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Les talibans afghans condamnent l’attaque sanglante des talibans pakistanais à Peshawar


Les talibans afghans, eux-mêmes auteurs de nombreux attentats sanglants, ont condamné mercredi l’attaque de leurs frères d’armes talibans pakistanais fatale à 141 personnes dont 132 écoliers menée la veille, en soulignant que « le meurtre prémédité d’innocents est contraire aux principes de l’islam ».

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La rébellion afghane affirme qu’elle a « toujours condamné les meurtres d’enfants et de civils innocents ». (Photo : AFP)

L’assaut contre une école fréquentée par des enfants de militaires à Peshawar, métropole du nord-ouest du Pakistan, aux portes de l’Afghanistan, a été revendiqué par les talibans pakistanais du TTP, en lutte depuis 2007 contre le gouvernement d’Islamabad qu’ils accusent de soutenir la guerre américaine « contre la terreur » et de « bafouer l’islam ».

Cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du Pakistan, a suscité une vague de condamnations, au Pakistan comme à l’étranger, à laquelle se sont joints les talibans afghans, pourtant eux-mêmes responsables de nombreux attentats fatals à des civils dans leur pays, dont celui de la semaine dernière contre le centre culturel français de Kaboul.

« L’Emirat islamique d’Afghanistan (nom officiel des talibans afghans, ndlr) exprime ses condoléances) à la suite de cet incident et pleure avec les familles des enfants tués », a déclaré leur porte-parole Zabihullah Mujahid dans un communiqué. « Le meurtre prémédité d’innocents, de femmes et d’enfants est contraire aux principes de l’islam », ont ajouté les talibans afghans, alliés occasionnels des talibans pakistanais le long de la frontière mais qui cantonnent leurs attaques à l’Afghanistan. La rébellion afghane affirme également qu’elle a « toujours condamné les meurtres d’enfants et de civils innocents » y compris l’attentat ayant fait 50 morts le mois dernier lors d’un match de volley-ball dans la province de Paktika (sud-est), frontalière du Pakistan.

Le nouveau président afghan Ashraf Ghani, qui s’est rendu le mois dernier à Islamabad afin de resserrer les liens avec le Pakistan dans l’espoir de stabiliser la région après le retrait, à la fin du mois, de l’essentiel des soldats de l’Otan, avait mardi vivement condamné l’attaque de Peshawar. L’ancien président afghan Hamid Karzaï, au pouvoir de la fin 2001 à septembre dernier, avait longtemps accusé le Pakistan et plus précisément ses puissants services de renseignement, de soutenir les talibans afghans qui cherchent à reprendre le pouvoir à Kaboul. Mais au cours des dernières semaines, des responsables pakistanais et afghans ont plutôt joué la carte de l’apaisement, disant combattre ensemble le « terrorisme » qui mine la région, et évoquant un « nouveau départ » dans leurs relations.

AFP