Les services de renseignements allemands peuvent continuer à espionner les grands centres de connexion internet pour garantir la sécurité nationale, a estimé la justice du pays.
La cour fédérale administrative a indiqué dans un communiqué avoir débouté la société allemande De-Cix qui contestait la légalité de la surveillance exercée sur elle depuis des années par les services secrets extérieurs (BND). Ces derniers exploitent les flux internationaux de données transitant par le point d’échange internet géant De-Cix, auquel sont reliés de nombreux opérateurs télécoms internationaux et fournisseurs d’accès.
Installée à Francfort, cette société constitue le plus grand opérateur d’échange internet au monde : elle gère plus de 6 térabits par seconde en période de pointe, avec des flux de données venant de Chine, de Russie, du Moyen-orient et d’Afrique.
A condition de respecter la loi
De-Cix estimait que, compte tenu de la masse des appels téléphoniques, courriels, vidéos en continu et communications en ligne qui transite via son point d’échange à Francfort, il est proprement impossible d’écarter totalement des écoutes les communications strictement allemandes.
Le tribunal administratif a en revanche estimé que le BND, qui en tant que service de renseignement extérieur n’est en principe pas supposé espionner les communications des Allemands, pouvait toutefois utiliser les communications qui transitent par ce hub car des garde-fous existent.
Selon la loi allemande, le BND, qui collabore notamment avec l’agence de renseignements américaine NSA, ne peut intercepter que 20% des flux de données en ligne.
Le Quotidien/AFP