Avec le litre d’essence ou de gazole à plus de 2 euros, les vols et siphonnages de carburant ont repris en France. Le phénomène n’est pas encore massif, mais les autorités alertent sur la nécessité de mettre en place des mesures de sécurité.
« À un tel niveau de prix, les malfaiteurs flairent la bonne affaire ! Imaginez la plus-value s’ils revendent le litre à 1,50 euro », souligne un enquêteur.
Il y a peu, sur l’A13, dans l’Eure, un chauffeur de poids lourd transportant une citerne de carburant a été victime d’une tentative de braquage par quatre hommes qui ont utilisé un subterfuge pour le contraindre à s’arrêter. Le chauffeur est parvenu néanmoins à leur échapper et à reprendre sa route.
Les entreprises de transport sont particulièrement ciblées mais aussi les exploitations agricoles où sont entreposées des citernes de gazole pour les tracteurs.
Sur l’ensemble du territoire, la gendarmerie a mis en place des référents sûreté (250 au total) et des correspondants sûreté (au nombre de deux à quatre dans chaque brigade territoriale).
Il s’agit pour eux de donner des conseils et proposer des solutions aux entreprises et aux particuliers pour les prémunir contre les vols en général et ceux de carburant en particulier en cette période de forte hausse des prix de l’énergie.
Des mesures de sécurité à prendre
« Gratuitement, on fait un audit et pour chaque site, on élabore un schéma de protection », explique l’adjudant chef René Coueslan, commandant de la cellule de prévention technique de la malveillance dans les Yvelines. Au propriétaire ensuite de décider de suivre ou non les recommandations.
Cela va de la mise en place d’une clôture avec un portail de bonne facture, à une surélévation des grilles d’enceinte, en passant par de l’éclairage à détection de mouvements, détaille-t-il.
Mais aussi, plus simple, poursuit-il, « on conseille de ranger les camions face à la route afin que si des cambrioleurs s’approchent des camions, leurs lampes torche soient visibles de la route, afin que cela éveille les soupçons des automobilistes qui passent ».
Il cite évidemment la vidéosurveillance avec « un retour sur le téléphone des dirigeants » des sites ou la « coupure de l’alimentation électrique du pistolet installé sur les citernes de gazole ».
« Chaque site est différent. Nous devons proposer des solutions très personnalisées. »
S’il a noté que les référents sûreté étaient davantage sollicités que par le passé, le commandant Coueslan déplore que cela « ne soit pas encore un réflexe ». « On pense à appeler le 17 une fois que le vol a eu lieu, et pas à nous appeler avant. »