Le président américain a annoncé le lancement d’une action sans précédent pour renvoyer dans leur pays d’origine des millions de clandestins.
Donald Trump fait vendredi un déplacement en Californie, Etat qui a promis de mener la résistance contre lui, alors que la Maison Blanche met en scène des expulsions de migrants en situation irrégulière. La Maison Blanche s’est targuée d’avoir lancé «l’opération d’expulsions de masse la plus grande de l’Histoire». «Promesses faites, promesses tenues», lit-on sur le compte officiel de l’exécutif américain sur X.
«L’administration Trump a arrêté 538 migrants criminels illégaux», a annoncé sur X sa porte-parole Karoline Leavitt, ajoutant que «des centaines» avaient été expulsés, en employant pour la première fois des avions de l’armée. «C’est une pure opération de propagande», a asséné sur X Aaron Reichlin-Melnick, expert du American Immigration Council, «l’an dernier et les années précédentes il y avait déjà des dizaines de vols d’expulsion chaque semaine». Pendant l’exercice budgétaire 2024 (octobre à fin septembre), sous la présidence de Joe Biden, la police aux frontières avait expulsé au total 271 000 migrants sans papiers, soit une moyenne de 742 personnes par jour.
Le président républicain a promis d’expulser au total des «millions» de personnes. Peu après son investiture lundi, il avait signé une série de décrets destinés à enrayer l’arrivée de migrants en situation irrégulière – l’un d’eux, remettant en cause le droit du sol, est contesté en justice. Donald Trump a déclaré «un état d’urgence nationale» à la frontière sud, avec le Mexique, et annoncé le déploiement de troupes supplémentaires.
«Tous les États ont le droit d’exercer leur juridiction le long de leurs frontières internationales» mais «ils doivent le faire conformément à leurs obligations en matière de droits de l’homme», a averti la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani.
L’opération de communication de la Maison Blanche sur l’immigration se déroule alors que Donald Trump a quitté vendredi la Maison Blanche pour son premier déplacement, en Caroline du Nord (sud-est) et en Californie (ouest), deux États éprouvés par des catastrophes naturelles dont le dirigeant républicain a fait des sujets d’intenses polémiques. La Caroline du Nord avait été touchée en octobre, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, par l’ouragan Hélène qui y a fait 104 morts. Donald Trump avait critiqué avec virulence la gestion de crise du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, sa rivale démocrate malheureuse.
Dans le viseur du milliardaire de 78 ans : la FEMA, une agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles. Il a aussi répété ses menaces à l’encontre des autorités californiennes: «Je ne pense pas que nous devrions donner quoi que ce soit à la Californie jusqu’à ce qu’ils laissent l’eau couler du nord au sud» de l’État pour lutter contre les feux à Los Angeles. Ce climato-sceptique a plusieurs fois dit que la Californie manquait d’eau à cause des politiques environnementales démocrates, des affirmations démenties par les experts.