Les Grecs votent dimanche aux législatives anticipées, les dirigeants des principaux partis, Alexis Tsipras (Syriza) et Vangélis Meïmarakis (Nouvelle Démocratie), promettant « nouvelle ère » et « changement » en direct à la télévision aux nombreux indécis.
Alexis Tsipras, le Premier ministre sortant de gauche radicale, a défini ce qu’il espère être son futur gouvernement comme « un gouvernement de combat », qui « continuera avec la même détermination, le même sens du sacrifice, à mener des batailles pour défendre les droits de notre peuple ». Il a voté relativement tôt, vers 7h GMT, dans son quartier populaire d’Athènes, Kipseli, pour profiter une dernière fois de la tribune offerte par les nombreuses caméras présentes.
Sourire radieux et chemise immaculée, il s’est dit « confiant », bien que les sondages ne donnent que 0,7 à 3 points d’avance à Syriza, sur le parti de droite Nouvelle Démocratie de Vangélis Meïmarakis.
La droite courtise les femmes
Une heure plus tard, celui-ci, costume bleu mais sans cravate, a voté dans le quartier plus huppé de Maroussi. Assurant qu’il allait « ramener la confiance » dans le pays, il a lancé pour sa part un vibrant appel au « pilier de la famille, la femme, la mère, la grand-mère, l’agricultrice, la travailleuse, la chômeuse ».
Le sort de Syriza sera aussi scruté en Espagne, au Portugal et en Irlande, très touchées également par la crise, où se déroulent d’importantes élections dans les prochains mois. Les sondages en Grèce pointent tous vers l’obligation, quel que soit le vainqueur dimanche, qu’il forme une coalition gouvernementale, s’il veut avoir une majorité au Parlement.
Les candidats les plus probables à ces alliances sont le Pasok (socialiste), autrefois puissant, et To Potami (centre), qui ont tous deux voté en faveur du plan et réunissaient 30 députés dans le Parlement sortant. La nouvelle patronne du Pasok, Fofi Gennimata, a déclaré dimanche que son parti se portait « garant » d’une coopération gouvernementale.
A gauche, on veut « en finir avec les voleurs »
Vangélis Meïmarakis, 61 ans, parvenu à la tête de Nouvelle Démocratie il y a deux mois seulement, a réussi à rassembler et consolider spectaculairement son parti. Il propose « un gouvernement de coalition nationale », y compris avec Syriza. Dans un bureau de vote de Néa Smyrni, dans le sud d’Athènes, Kaiti, 68 ans, était pour : « Je veux que tous les partis se mettent autour de la table, et qu’ils arrêtent de se conduire comme des imbéciles ».
Mais Alexis Tsipras a clairement refusé un tel mariage, restant flou sur d’autres alliances en attendant de voir son score. « On veut des gens nouveaux, on veut en finir avec les voleurs », clamait, dans un bureau de vote du quartier bourgeois de Kolonaki, une de ses supportrices, Efthimia, 63 ans.
Trois eurosceptiques en ballotage favorable
Parmi les neuf partis pouvant entrer au Parlement, trois sont eurosceptiques. Le parti néonazi Aube dorée pourrait maintenir sa troisième place. Aidé par la crise des migrants, il est crédité de jusqu’à 7% des voix malgré les poursuites contre sa direction pour appartenance à une organisation criminelle.
Viennent ensuite le parti communiste KKE et le parti de l’Unité populaire des dissidents de Syriza. Un autre, l’Union des centristes, ne l’est pas, mais son dirigeant Vassilis Leventis, sorte de pitre anti-establishment, pourrait séduire les adeptes du vote-sanction.
Les 9,8 millions de Grecs votent jusqu’à 16h GMT dans ce scrutin de liste à la proportionnelle. Un sondage sortie des urnes est prévu et les premières estimations sont attendues à 18h GMT.
AFP/A.P