Les eurodéputés ont demandé jeudi aux États membres de l’UE d’ « offrir une protection » à l’ex-informaticien du renseignement américain Edward Snowden, dans une résolution réclamant davantage de garanties pour les données personnelles des Européens.
Le Parlement a appelé les pays de l’UE à « abandonner toute poursuite » à l’égard de l’Américain à l’origine de révélations sur les pratiques du renseignement des États-Unis et réfugié en Russie depuis 2013, et à « lui offrir une protection ». Ils doivent « empêcher en conséquence son extradition ou sa restitution par une tierce partie, en signe de reconnaissance de son statut de lanceur d’alertes et de défenseur international des droits de l’homme », ont demandé les eurodéputés.
Ce point précis de la résolution, concernant Eward Snowden, a été adopté à une courte majorité (285 voix pour, 281 contre, 72 abstentions), par le biais d’un amendement introduit par les Verts et la gauche radicale.
L’intéressé a qualifié ce vote d’ « extraordinaire » sur son compte Twitter, ajoutant que c’est une « main tendue par des amis ».
Extraordinary. Reports appear to be true. https://t.co/rQtDHfYTyj pic.twitter.com/AfYm86eGwy
— Edward Snowden (@Snowden) 29 Octobre 2015
This is not a blow against the US Government, but an open hand extended by friends. It is a chance to move forward. pic.twitter.com/fBs5H32wyD
— Edward Snowden (@Snowden) 29 Octobre 2015
La résolution dans son ensemble, qui n’a pas de pouvoir contraignant mais qui constitue un message politique, a quant à elle été votée par 342 députés, tandis que 274 se sont prononcés contre et 29 se sont abstenus.
Les députés s’y félicitent du récent arrêt de la Cour de justice de l’UE, qui a invalidé le cadre juridique (appelé « Safe Harbor ») des transferts de données personnelles à des fins commerciales entre l’UE et les États-Unis, dans une affaire impliquant Facebook. Ils ont invité la Commission européenne à faire un rapport sur les conséquences de cet arrêt « d’ici à la fin de 2015 ». Le Parlement européen s’est par ailleurs dit « inquiet par rapport aux récentes lois dans certains États membres qui étendent les capacités de surveillance des organes de renseignement », visant notamment la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
AFP/A.P