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Les États-Unis veulent refuser l’asile aux migrants qui passent par le Mexique


Des raids de grande ampleur, visant les familles, étaient prévus à partir de dimanche, mais n'ont pas semblé se matérialiser dans l'immédiat. (photo AFP)

Le gouvernement américain a annoncé lundi qu’il allait refuser les demandes d’asile déposées à sa frontière sud par les migrants n’ayant pas demandé le statut de réfugié au Mexique ou dans un autre pays sur la route des États-Unis.

« Les États-Unis sont généreux mais complètement débordés par le fardeau créé par les centaines de milliers d’étrangers arrêtés à la frontière sud », a déclaré le ministre de la Justice Bill Barr dans un communiqué annonçant la mise en place, à compter de mardi, de cette nouvelle règle. Celle-ci est censée, selon le ministre, « décourager les migrants économiques qui veulent exploiter notre système d’asile ».

Il s’agit d’une mesure « intérimaire » en attendant que le Congrès révise les lois migratoires du pays, a précisé le ministre par intérim de la Sécurité intérieure Kevin McAleenan. Certaines exceptions sont prévues, notamment pour les victimes de traite des êtres humains. Les États-Unis font face à un afflux de migrants à leur frontière avec le Mexique, avec plus de 100 000 personnes arrêtées chaque mois depuis mars, dont de nombreuses familles avec enfants. Originaires en grande majorité de pays pauvres et violents d’Amérique centrale, Guatemala, Salvador et Honduras en tête, ces migrants déposent généralement une demande d’asile qui leur permet de se maintenir sur le territoire américain le temps de l’examen de leur dossier par un juge de l’immigration.

Le gouvernement de Donald Trump les accuse de disparaître ensuite et de gonfler le nombre des quelque 10,5 millions de sans-papiers présents dans le pays. Le président républicain, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale un des axes forts de sa politique, cherche à la fois à endiguer les flux migratoires, avec un mur à la frontière sud et une plus grande coopération avec le Mexique, et à augmenter les expulsions de clandestins.

Des raids de grande ampleur, visant les familles, étaient prévus à partir de dimanche, mais n’ont pas semblé se matérialiser dans l’immédiat. En menaçant son voisin de sanctions douanières, il a toutefois obtenu que la Mexique renforce ses contrôles à la frontière et lutte davantage contre les réseaux de passeurs, ce qui a permis de réduire les arrivés de 28% en juin.

LQ/AFP