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Les dirigeants européens inquiets de l’avenir de Schengen


Plusieurs dirigeants européens ont exprimé publiquement leur crainte de voir remise en question la libre circulation dans la zone Schengen. (illustration AFP)

Après avoir scellé un accord le PNR européen, un outil antiterroriste permettant de tracer les passagers aériens, les États membres de l’UE ont abordé vendredi un dossier des plus épineux : l’avenir de la libre circulation au sein de l’espace Schengen, en pleine crise migratoire.

La Grèce, principale porte d’entrée des migrants dans l’Union, est de plus en plus critiquée pour son incapacité à gérer la frontière extérieure de l’espace Schengen. Plusieurs dirigeants européens ont exprimé publiquement leur crainte de voir remise en question la libre circulation dans cette zone, réalisation emblématique de l’UE.

Les frontières extérieures ne jouant plus leur rôle de filtres, des pays comme l’Allemagne et l’Autriche ont rétabli des contrôles provisoires à leurs frontières. Le code Schengen les y autorise, mais pour une durée maximale de six mois. Face à une situation qui ne s’améliore pas, la présidence luxembourgeoise a donc mis sur la table des ministres une réflexion sur une possible prolongation jusqu’à deux ans de ces contrôles aux frontières intérieures. Elle ne devait cependant pas faire l’objet d’un vote des États membres vendredi.

Réaction grecque

« Ce sont des débats un peu prématurés, la Commission doit présenter un rapport à la mi-décembre sur la situation aux frontières extérieures, on pourra en parler à ce moment-là », a estimé une source diplomatique. Plusieurs médias ont fait état ces derniers jours de menaces de suspendre la Grèce de l’espace Schengen. « Cela fait partie des épouvantails que l’on agite », a expliqué une source européenne. Mais « la pression exercée sur les Grecs les a fait réagir, cela a changé le contexte », a-t-elle ajouté.

Les Grecs se sont en effet décidés jeudi à activer le « mécanisme européen de protection civile », afin de recevoir de l’aide en matériel et en personnels. Ils ont également accepté une opération de Frontex, l’agence européenne chargée des frontières extérieures, à la frontière greco-macédonienne, ainsi que le déploiement d’une équipe de soutien (Rabit) européenne dans les îles de la mer Égée.