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Les dirigeants du monde réunis à Paris pour l’armistice de la Grande guerre


"Additionnons nos espoirs au lieu d'opposer nos peurs !", a lancé Emmanuel Macron aux 72 leaders mondiaux les exhortant au "combat pour la paix" en refusant "le repli, la violence et la domination". (photo AFP)

Près de 70 chefs d’État et de gouvernement, dont les présidents américain et russe, ont commémoré dimanche au pied l’Arc de Triomphe à Paris le centenaire de l’armistice, Emmanuel Macron les exhortant « au combat pour la paix » en refusant « le repli, la violence et la domination ».

Donald Trump, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Benjamin Netanyahu, Recep Tayyip Erdogan, Justin Trudeau, Mohammed VI ont assisté à une grande cérémonie sous l’Arc de Triomphe, en haut de la célèbre avenue des Champs-Élysées, sous lequel gît le soldat inconnu et brûle perpétuellement sa flamme du souvenir, rappelant l’ampleur d’un conflit aux 18 millions de morts. Le groupe des chefs d’État ont pris place sous un abri au pied de l’Arc de Triomphe, survolés par des avions de la patrouille de France laissant un panache bleu blanc rouge. Donald Trump et Vladimir Poutine, sont eux arrivés peu après, séparés du groupe de dignitaires qui avait remonté une partie des Champs-Élysées dans des cars.

Trump, arborant un bleuet de France, symbole français de la mémoire des anciens combattants, a salué son homologue Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel et le roi du Maroc Mohammed VI. Vladimir Poutine, arrivé en dernier, a aussi tendu la main à ses homologues français, allemande, et à Donald Trump. Macron a ensuite entamé la cérémonie militaire autour de l’Arc de Triomphe avant de rejoindre une nouvelle fois les dignitaires pour la suite de la commémoration. Peu avant, les cloches des églises avaient sonné un peu partout en France.

Incident notable et rarissime, trois militantes femen avaient auparavant forcé la sécurité pour s’approcher du convoi de Donald Trump, avant d’être interpellées. Le dispositif de sécurité était massif, avec quelque 10 000 membres des forces de l’ordre qui quadrillent les points névralgiques des cérémonies à Paris.

Le célèbre violoncelliste Yo-Yo Ma a interprété la Sarabande de la Suite n°5 pour violoncelle en do mineur de Jean-Sébastien Bach, et des lycéens ont ensuite lu des témoignages de 1918. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo a ensuite chanté en hommage aux troupes coloniales.

« Additionnons nos espoirs »

Dans l’assistance, Emmanuel et Brigitte Macron étaient entourés d’Angela Merkel à la droite du président, Vladimir Poutine à la gauche de la Première dame. Le président français a ensuite prononcé un discours, conjuguant mémoire de la Grande guerre et affres contemporains. « Additionnons nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs ! », a-t-il lancé aux 72 leaders mondiaux les exhortant au « combat pour la paix » en refusant « le repli, la violence et la domination », plaidant une fois encore pour une approche multilatérale de la gouvernance mondiale à l’heure où de plus en plus de pays semblent enclin à lui tourner le dos, au premier rang desquels, les États-Unis, première puissance du monde.

Puis, il a ravivé la flamme du Soldat inconnu, et les dignitaires ont ensuite convergé vers le palais présidentiel pour un déjeuner. Certains dignitaires se rendront ensuite au Forum de Paris sur la paix, attaquant la deuxième partie de cette journée point d’orgue pour Emmanuel Macron, après une semaine de commémorations en France. A la grande halle de la Villette, dans l’est parisien, chefs d’État et de gouvernement, mais aussi représentants d’ONG, entrepreneurs, membres de la société civile, débattront de la gouvernance mondiale avec, là encore, le message politique clair en faveur du multilatéralisme, ce socle idéologique des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Donald Trump, a choisi de ne pas assister à ce forum. A la place, le président américain se rendra au cimetière américain de Suresnes, juste à côté de Paris, pour rendre hommage à ses concitoyens tombés au front. Ailleurs dans le monde, des cérémonies ont eu lieu en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Inde ou en Grande-Bretagne. Une foule impressionnante a notamment assisté à New Delhi à une cérémonie très solennelle, et plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Whitehall, cœur du pouvoir à Londres, pour assister à la cérémonie du ‘Remembrance Sunday’, portant sur leurs vestes ou manteaux un coquelicot (pin’s ou en papier), symbole des soldats tombés au champ d’honneur.

LQ/AFP