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Les cultures OGM pas plus nocives que les autres ?


Dès 2021, l'exécutif européen jugeait les règles drastiques encadrant les OGM (autorisation, traçabilité, étiquetage, surveillance...) "inadaptées" aux nouvelles biotechnologies.. (illustration AFP)

Les cultures OGM ne présentent pas plus de risques environnementaux et pour la santé que les récoltes conventionnelles, conclut un nouveau rapport de l’Académie américaine des sciences. Elle note par ailleurs que la résistance développée par les insectes nuisibles est un sérieux problème pour l’agriculture.

Cette étude publiée mardi « indique qu’il est difficile désormais de faire la distinction entre les nouvelles technologies d’ingénierie génétiques développées depuis les années 1970 et les méthodes conventionnelles de culture ». Tout en reconnaissant « la difficulté à détecter des effets subtils ou à long terme sur la santé ou l’environnement », les membres de ce comité scientifique « n’ont pas décelé d’indications montrant une différence dans les risques pour les humains entre les cultures OGM actuellement commercialisées et les récoltes conventionnelles ». Ils ont fait le même constat pour l’environnement.

Résistance accrue chez les insectes

Mais ces experts indépendants s’alarment du « développement d’une résistance » chez les insectes et d’autres plantes autour des cultures OGM. Le rapport cite l’exemple des cultures OGM modifiées pour devenir résistantes à l’herbicide glyphosate (tel le Round up). Or, dans « beaucoup d’endroits », les mauvaises herbes autour de ces cultures ont développé une résistance à ce désherbant. L’Académie américaine des sciences voit là « un problème majeur pour l’agriculture ». Les auteurs insistent aussi sur l’importance de recourir à toutes les nouvelles technologies découlant de la génomique pour améliorer la capacité à détecter la moindre petite modification imprévue dans les caractéristiques des nouvelles variétés de récoltes, qu’elles soient OGM ou pas.

« Les nouvelles variétés de plantes qui présentent, volontairement ou non, des caractéristiques inédites pouvant représenter un danger doivent subir des tests de sécurité, peu importe qu’elles aient été développées en utilisant des techniques conventionnelles ou utilisant des manipulations génétiques », demande le rapport. Ces scientifiques ont analysé toutes les études animales effectuées sur les effets des composants chimiques contenus dans les aliments OGM actuellement sur le marché. Ils n’ont pas trouvé de différences avec les produits conventionnels qui auraient montré un risque accru pour la santé.

Pas de lien entre les OGM et les maladies

Ils relèvent néanmoins le fait que les études épidémiologiques à long terme n’ont pas directement ciblé les effets sur la santé de la consommation d’aliments OGM comme le soja et le maïs, ou encore des pommes et des pommes de terre. Les données actuellement disponibles ne révèlent pas de lien entre les OGM et des maladies. Tout au contraire, les auteurs du rapport pointent certaines indications selon lesquelles les récoltes OGM résistantes aux insectes sont bienfaisantes pour la santé humaine car elles permettent de réduire l’usage des insecticides.

En outre, plusieurs cultures OGM en développement sont conçues spécifiquement pour être bénéfiques à la santé humaine. Le rapport cite du riz contenant davantage de bêta-carotène pour aider à prévenir la cécité et des décès résultant d’une carence sévère de vitamine A dans certains pays en développement. L’usage dans l’agriculture de récoltes OGM résistantes aux insectes nuisibles et aux herbicides n’a pas réduit la diversité des plantes et des insectes dans ces exploitations agricoles, souligne le rapport.