Les candidats pour succéder au Premier ministre britannique Boris Johnson ont été appelés ce dimanche à se positionner sur la crise climatique, sujet relégué au second plan dans la campagne, tandis qu’ils se retrouvent face-à-face dans la soirée pour un deuxième débat télévisé.
Ils sont encore cinq dans la course au pouvoir lancée après l’annonce le 7 juillet de la démission de Boris Johnson, emporté par une avalanche de départs déclenchée par un trop-plein de scandales et de mensonges.
La secrétaire d’État au Commerce international Penny Mordaunt, l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak, la cheffe de la diplomatie Liz Truss, l’ex-secrétaire d’État à l’Égalité Kemi Badenoch et le député Tom Tugendhat se retrouvent à 20 h (heures luxembourgeoises) pour un débat sur la chaîne ITV.
Alors que des températures dépassant les 40 degrés sont attendues en Angleterre en début de semaine, le président et ministre de la COP26, Alok Sharma, a appelé les candidats conservateurs à respecter les engagements du pays en matière de climat, un sujet relégué au second plan des débats jusque-là dominés par la crise du coût de la vie et les questions d’intégrité.
« Quiconque aspire à diriger notre pays doit montrer qu’il prendra le problème très au sérieux », a affirmé Alok Sharma au journal The Observer ce dimanche, n’excluant pas de quitter son poste si tel n’était pas le cas. Si tous à l’exception de Kemi Badenoch affirment qu’ils maintiendront l’objectif du pays d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, seul Rishi Sunak ne compte pas remettre en question les leviers décidés sous Johnson pour atteindre ce but.
« Nous devons mettre ça (l’objectif de neutralité carbone) de côté le temps que nous nous assurions que personne ne souffre » de la crise du coût de la vie, a affirmé dimanche sur Sky News le député Iain Duncan, soutien de Liz Truss. Interrogée sur la BBC, Penny Mordaunt a, elle, affirmé qu’elle maintiendrait l’objectif, mais que celui-ci ne devait pas « assommer » financièrement les Britanniques.
« Rentable »
« Il y a encore des personnalités politiques qui pensent que protéger la planète n’est pas quelque chose de rentable » alors qu’incendies et records de chaleur se multiplient en Europe, a tweeté, las, le ministre britannique de l’Environnement à l’international, Zac Goldsmith.
Les candidats auront l’occasion de discuter de leur stratégie environnementale ce lundi lors d’une séance de questions-réponses sur le sujet organisée par un groupe de députés conservateurs. Jusque-là, la crise du coût de la vie qui étrangle les Britanniques a dominé les débats, Liz Truss ou Penny Mordaunt promettant des réductions d’impôts pour soulager les ménages. Des annonces qui s’apparentent à des « contes de fées » irréalistes, a rétorqué vendredi Rishi Sunak, pour qui de telles mesures ne feraient qu’augmenter une inflation déjà record à 9,1% en mai.
Après des mois de scandales et de mensonges sous Boris Johnson, les questions d’intégrité et de confiance sont aussi largement abordées. Seul Tom Tugendhat a répondu fermement « non » quand on lui a demandé vendredi si le Premier ministre démissionnaire était honnête. Kemi Badenoch s’est contentée d’un « parfois » en riant et les trois autres ont bafouillé des réponses vagues.
Les cinq candidats seront de nouveau face-à-face à la télévision dimanche soir. Les bookmakers placent toujours l’ex-ministre de la Défense Penny Mordaunt en tête au coude-à-coude avec Rishi Sunak, devant Liz Truss. Mais samedi, un sondage réalisé par le site Conservative Home auprès de son lectorat conservateur positionnait en tête Kemi Badenoch, qui a livré vendredi lors d’un premier débat télévisé une prestation moins langue de bois que la plupart de ses rivaux.
Afin de sélectionner le nouveau Premier ministre, les députés conservateurs vont de nouveau voter lundi, mardi et mercredi pour éliminer un par un les candidats tandis qu’un troisième débat a lieu mercredi sur Sky News. Une fois le casting du face-à-face final déterminé, le choix reviendra aux membres du parti conservateur qui voteront par correspondance pendant l’été. Le résultat du scrutin est attendu pour le 5 septembre.
Si je votais en Angleterre, je refuserai tout candidat qui me parlerait de fadaises comme la transition énergétique, de « sauver la planète » alors que ce sont les hommes qu’il faut sauver. La planète, elle, se débrouille très bien toute seule.
L’idéologie verte est une idéologie mortifère. Si nous continuons ainsi, c’est toute l’Europe qui va souffrir, les pauvres en premier.