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Les Américains, anxieux, voient des côtés positifs à la pandémie


Des chercheurs ont interrogé un millier de personnes à travers les États-Unis sur les changements dans leur vie depuis le début de la pandémie de Covid-19. (illustration AFP)

La pandémie et le confinement ont certes fait grimper en flèche l’anxiété des Américains mais beaucoup d’entre eux y voient des aspects positifs, comme l’occasion de consacrer plus de temps à leur famille, à des activités créatives… ou à fumer du cannabis, selon une enquête publiée mercredi.

D’après le sondage effectué par l’Université de Californie du Sud (USC), les Américains confinés regrettent particulièrement la possibilité de rendre visite à des amis et à leur famille, de sortir dîner au restaurant et de faire les boutiques. Mais ils semblent aussi s’adapter à une vitesse étonnante.

« Nous avons été projetés dans la plus grande expérimentation de sciences sociales jamais menée », a déclaré le responsable de cette enquête, Jeffrey Cole. « Sauf qu’aucun d’entre nous n’y a été préparé et que nous ne nous sommes pas portés volontaires ». « Un changement massif qui prendrait des années survient en l’espace de quelques jours », relève le directeur du Centre pour le futur numérique.

Pour leur projet d’étude des perturbations du coronavirus, les chercheurs de l’USC ont interrogé un millier de personnes à travers les États-Unis sur les changements dans leur vie depuis le début de la pandémie : 61% des sondés disent se sentir plus anxieux, et plus d’un tiers se sentir plus seuls.

Une anxiété comparable à celle du 11-Septembre

Malgré tout, 35% répondent que leur relation avec leur conjoint s’est améliorée et près de la moitié des parents (45%) font état d’une meilleure relation avec leurs enfants. Peut-être parce que plus de 80% ont assoupli les règles familiales régissant l’heure du coucher et le temps de télévision ou de jeux vidéo.

« Les niveaux d’anxiété sont vraiment extraordinaires », comparables à ceux du 11-Septembre ou de la crise de 1929, estime toutefois Jeffrey Cole. De nombreux Américains étant confinés ou ayant perdu leur travail, « les hobbies, activités personnelles ou créatives » figurent parmi les occupations les plus prisées des personnes interrogées.

Les bars sont relégués en queue de peloton (20% des sondés seulement disent les regretter « beaucoup ») mais plus de 30% des buveurs reconnaissent consommer davantage d’alcool qu’avant la pandémie. Un chiffre qui grimpe à 42% pour les consommateurs de cannabis.

L’enquête de l’USC indique que certains changements de comportements pourraient perdurer au-delà de la crise sanitaire, notamment concernant les usages d’internet. Plus d’un tiers des personnes interrogées ont dit avoir acheté de la nourriture en ligne pour la première fois et 39% d’entre elles disent avoir l’intention de continuer à le faire. Elles sont 42% à souhaiter continuer à économiser des temps de trajet et des efforts vestimentaires en restant au régime du télétravail.

AFP/LQ