Après un séjour de quatre semaines à Wuhan, l’équipe internationale d’experts chinois et de l’OMS a annoncé mardi n’avoir pu percer les origines du Covid-19, jugeant « hautement improbable » la théorie d’une fuite d’un laboratoire mais sans parvenir à identifier l’animal à l’origine de la maladie.
Une transmission du coronavirus depuis un premier animal puis un deuxième avant une contamination à l’homme est l’hypothèse « la plus probable », a indiqué Peter Ben Embarek, chef de la délégation de l’OMS qui vient de mener son enquête à Wuhan, le berceau de l’épidémie au centre de la Chine. Cette piste demande toutefois « des recherches plus spécifiques et ciblées », a-t-il ajouté.
La transmission depuis un animal est probable mais celui-ci n’a « pas encore été identifié », a pour sa part déclaré Liang Wannian, le chef de la délégation de scientifiques chinois. Depuis les premiers cas de Covid rapportés à Wuhan en janvier 2020, la pandémie a fait plus de 2,3 millions de morts dans le monde.
Rien de concret au final
En tout état de cause, l’hypothèse de la fuite du coronavirus d’un laboratoire est « hautement improbable », selon le chef de la délégation de l’OMS à Wuhan. Et « il n’y a pas assez de preuves […] pour déterminer si le Sars-Cov-2 s’est propagé à Wuhan avant décembre 2019 », a indiqué Liang Wannian.
Prenant le contre-pied de commentaires initiaux de l’OMS, Peter Ben Embarek a également évoqué « la possibilité » d’une transmission du coronavirus « via le commerce des produits surgelés ». « Il serait intéressant d’examiner si un animal sauvage congelé qui a été infecté a pu être un vecteur potentiel », s’est-il interrogé.
La Chine a fait état ces derniers mois de nombreux échantillons « positifs » au coronavirus sur des produits alimentaires importés de l’étranger. L’hypothèse d’une contamination par la chaîne du froid est souvent évoquée par les médias chinois, car elle tend à accréditer la thèse d’une importation du virus.
Plusieurs animaux ciblés
Quant au marché Huanan de Wuhan, premier foyer connu où étaient vendus des produits frais habituels mais aussi des animaux sauvages vivants, « son rôle exact » dans la propagation du virus « reste inconnu », a concédé Peter Ben Embarek. La présence de lapins, furets et rats des bambous sur le lieu de vente en font toutefois des suspects potentiels, a noté Marion Koopmans, une autre membre de la délégation de l’OMS.
Cette mission sur les origines de la transmission du virus à l’homme, jugée extrêmement importante pour tenter de mieux lutter contre une possible prochaine épidémie, a eu du mal à se mettre en place, la Chine se montrant très réticente à laisser venir ces spécialistes mondiaux de diverses disciplines comme l’épidémiologie mais aussi la zoologie.
L’OMS avait auparavant prévenu qu’il faudrait s’armer de patience avant de trouver une éventuelle réponse.
LQ/AFP