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L’enrôlement des enfants-soldats continue au Soudan du Sud


Les belligérants sud-soudanais continuent, malgré leurs promesses, de recruter des enfants pour les utiliser comme soldats dans la guerre civile qui ensanglante le Soudan du Sud depuis décembre 2013, a dénoncé lundi « Human Rights Watch » (HRW).

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L’enrôlement d’enfants a repris dans le pays dès qu’a éclaté l’actuel conflit en décembre 2013. (Photos : AFP)

L’organisation de défense des droits humains accuse particulièrement une milice pro-gouvernementale d’avoir recruté plusieurs enfants, dont certains âgés d’à peine 13 ans, dans la ville de Malakal, contrôlée par les forces gouvernementales, à l’issue d’une enquête dans la capitale de l’Etat pétrolier du Haut-Nil (nord-est).

« Bien que les forces gouvernementales et de l’opposition aient promis de façon répétée qu’elles allaient cesser d’utiliser des enfants-soldats, les deux camps continuent à recruter et à utiliser des enfants au combat », a déclaré Daniel Bekele, directeur Afrique de HRW dans un communiqué. « A Malakal, les forces gouvernementales viennent chercher des enfants juste devant le complexe des Nations-Unies », a-t-il ajouté. Dans la ville, « les forces gouvernementales sud-soudanaises recrutent activement des garçons, pour certains d’à peine 13 ans, parfois de force », affirme l’ONG.

Plusieurs enfants ont aussi rejoint volontairement les rangs de la milice locale de Johnson Olony, un chef de guerre rallié au président Salva Kiir. Le ministre sud-soudanais de l’Information a démenti ce rapport. « Pourquoi recruter des enfants-soldats, alors que nous avons des effectifs suffisants ? Nous n’avons pas d’enfants-soldats » dans nos rangs, a-t-il déclaré.

> 12 000 enfants recrutés en 2014

Malakal, en ruines, a changé plusieurs fois de mains depuis le début du conflit et plus de 21 000 civils ont trouvé refuge dans la base locale de l’ONU. Selon l’Unicef, 12 000 enfants, essentiellement des garçons, ont été recrutés l’an dernier comme soldats dans les rangs de l’armée sud-soudanaises ou des forces rebelles, ainsi que dans ceux des milices alliées.

L’Unicef a récemment négocié la libération de 3 000 enfants des rangs d’une milice de la région de Pibor (Etat du Jonglei, est) commandée par le chef rebelle David Yau Yau. Ce dernier, qui combat le gouvernement de Juba depuis 2010, a rallié les forces soutenant l’ancien vice-président Riek Machar qui a pris les armes contre Salva Kiir.

De nombreux enfants ont combattu dans les rangs de la rébellion sudiste de la SPLA, durant le long conflit (1983-2005) qui l’a opposée aux forces de Khartoum et a débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.

Sous pression internationale, le Soudan du Sud, avec à l’époque à sa tête Salva Kiir et Riek Machar, a fait des efforts pour démobiliser ces enfants et interdire l’enrôlement des mineurs au sein de la SPLA, devenue l’armée nationale sud-soudanaise. Mais l’enrôlement d’enfants a repris dès qu’a éclaté l’actuel conflit en décembre 2013, déclenché par la rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar à la tête du pays.

AFP


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