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L’embrasement entre Israël et les Palestiniens


Israël et les Palestiniens sont engagés depuis début mai dans l’une des plus importantes escalades de violences de ces dernières années.

Éviction de Palestiniens
Le 3 mai au soir, des heurts éclatent dans le quartier de Cheikh Jarrah, proche de la Vieille ville à Jérusalem-Est, en marge d’une manifestation de soutien à des familles palestiniennes menacées d’éviction au profit de colons juifs. Jérusalem-Est est un secteur palestinien occupé puis annexé illégalement par l’Etat hébreu, selon l’ONU.

Heurts sur l’esplanade des Mosquées
Le 7, des dizaines de milliers de fidèles se réunissent dans l’enceinte de l’esplanade des Mosquées – appelée Mont du Temple par les juifs – pour la dernière prière du vendredi avant la fin du ramadan. Selon la police israélienne, des Palestiniens lancent des projectiles sur les forces de sécurité qui répliquent avec des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc.

Le 8, de nouveaux heurts ont lieu sur l’esplanade et ailleurs à Jérusalem-Est.

Le 10, le bilan s’élève à plus 500 blessés dans les rangs des Palestiniens et quelques dizaines parmi les policiers israéliens, lors des affrontements notamment sur l’esplanade des Mosquées. Ces échauffourées coïncident avec la « Journée de Jérusalem », marquant la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967.

Au total, plus de 700 Palestiniens ont été blessés dans des heurts à Jérusalem-Est.

Escalade entre Israël et le Hamas

Le 10 mai au soir, le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, lance des salves de roquettes vers Israël, qui mène en représailles des frappes meurtrières sur l’enclave palestinienne.

Le lendemain, le Hamas tire un barrage de roquettes vers Tel-Aviv après la destruction d’un immeuble d’une douzaine d’étages à Gaza, dans lequel des ténors du mouvement avaient leurs bureaux.

Émeutes dans des villes « mixtes » d’Israël

Le 11, les villes « mixtes » israéliennes, où vivent juifs et arabes israéliens, connaissent un accès de violence.

Représentant environ 20% de la population d’Israël, les arabes israéliens sont des Palestiniens restés sur leur terre à la création du pays en 1948.

À Lod, près de Tel-Aviv, l' »état d’urgence » est décrété après que la police a fait état d' »émeutes », à la suite de la mort violente d’un arabe israélien.

Des scènes de violence ont aussi lieu dans d’autres localités arabes israéliennes.

Plus de 400 personnes, juives et arabes, ont été arrêtées.

Chars et blindés près de Gaza 

Le 12, Washington annonce l’envoi d’un émissaire en Israël et dans les Territoires palestiniens. La Russie appelle à une réunion d’urgence du Quartet sur le Proche-Orient (UE, Russie, USA, ONU).

Le lendemain, Israël masse des blindés le long de la frontière avec la bande de Gaza, enclave palestinienne surpeuplée et sous blocus israélien depuis près d’une quinzaine d’années. Le ministère de la Défense donne le feu vert à l’armée pour mobiliser au besoin des milliers de réservistes.

Heurts en Cisjordanie 

Le 14, alors que les frappes israéliennes se poursuivent sur Gaza, des manifestations de colère à travers la Cisjordanie tournent à l’affrontement avec l’armée israélienne: 11 Palestiniens sont tués et plus de 150 manifestants blessés, selon le ministère palestinien de la Santé et le Croissant-Rouge.

Le 15, deux Palestiniens sont tués dans des confrontations avec les soldats israéliens.

L’immeuble de AP et Al-Jazeera bombardé à Gaza 

À Gaza, deux femmes et huit enfants périssent dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés.

Un immeuble de la ville qui abritait notamment la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et l’agence de presse américaine Associated Press (AP) et qui venait d’être évacué, est pulvérisé par l’aviation israélienne.

Un Israélien est tué dans l’explosion de roquettes tirées par le Hamas.

Domicile du chef du Hamas visé 

Le 16, l’aviation israélienne bombarde à Gaza le domicile du chef du Hamas, Yahya Sinouar, et 17 Palestiniens sont tués dans des bombardements ailleurs dans l’enclave.

Une réunion virtuelle du Conseil de sécurité de l’ONU est prévue à 16 h. L’émissaire américain doit lui rencontrer dans la journée des dirigeants israéliens à Jérusalem et des responsables palestiniens en Cisjordanie occupée.

Depuis le début lundi de ce nouveau cycle de violences entre l’État hébreu et des groupes palestiniens de la bande de Gaza, plus de 170 personnes, en très grande majorité des Palestiniens, ont été tuées.

AFP/LQ