Le ministre égyptien du Tourisme rend visite samedi aux trois touristes européens blessés dans l’attaque au couteau d’un hôtel de la station balnéaire de Hourghada, sur la mer Rouge, un nouveau coup dur pour le tourisme en Egypte.
Le ministre, Hicham Zazou, a indiqué que l’enquête se poursuivait pour déterminer les circonstances exactes de cette attaque commise par deux assaillants armés de couteaux qui ont blessé vendredi deux touristes autrichiens et un suédois, à l’hôtel Bella Vista.
L’état de santé des touristes, blessés légèrement, est stable, selon les autorités.
Un des deux assaillants, un étudiant égyptien d’une vingtaine d’années, a été tué par la police et le second a été grièvement blessé. Ils seraient entrés dans l’hôtel par le restaurant de l’établissement.
Sur une vidéo publiée sur internet on peut voir l’assaillant blessé recevant une réanimation cardiorespiratoire puis être interrogé sur son identité. Il semble avoir été blessé par balles aux deux jambes.
Le ministre a décrit les attaquants comme des « amateurs » en précisant que leurs motivations n’étaient pas claires à ce stade.
« D’après les informations que j’ai, il me semble qu’ils ont agi un peu comme des amateurs. Cela me paraît un peu amateur si quelqu’un pense revendiquer cela comme faisant part d’un plan terroriste », a-t-il affirmé.
« Ils n’ont utilisé que des couteaux. Si quelqu’un veut créer un incident terrible, il n’utilise pas seulement un couteau », a ajouté le ministre.
L’attaque contre l’hôtel de Hourghada est survenue un jour après qu’un hôtel du Caire eut été visé par des jets de pétards et des tirs de chevrotine.
Attaques revendiquées par l’EI
Cet incident dont les circonstances restent confuses a été revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI) qui soutient avoir visé des « touristes juifs ». La police a affirmé de son côté que ses agents étaient ciblés et non pas les touristes qui étaient des Arabes israéliens.
Depuis que l’armée a destitué le président démocratiquement élu, l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, l’Égypte est en proie à de nombreuses attaques jihadistes, qui visent principalement les forces de sécurité.
L’attaque contre l’hôtel de Hourghada pourrait porter un nouveau coup très dur au tourisme, déjà frappé de plein fouet après le crash fin octobre dans le Sinaï d’un avion de touristes russes parti de la station balnéaire de Charm el-Cheikh et revendiqué par l’EI. 224 personnes avaient péri.
Après le crash, le Royaume-Uni avait annulé ses vols à destination de Charm el-Cheikh. Peu après, la Russie avait interdit tout vol vers l’Égypte tandis que les plus grands tours opérateurs européens annulaient leurs séjours dans les stations de la mer Rouge égyptienne.
Avec Hourghada, Charm el-Cheikh était l’une des destinations préférées des touristes russes et britanniques.
La branche égyptienne de l’EI avait affirmé avoir introduit une bombe dans l’appareil et la thèse de l’attentat avait été confirmée par la Russie, et évoquée par plusieurs capitales occidentales, notamment Washington et Londres.
L’Égypte traîne pour reconnaître la thèse de l’attentat, sans doute de peur que le tourisme, pilier de son économie extrêmement fragile, ne s’effondre.
L’année 2015 a été particulièrement néfaste pour ce secteur qui employait un travailleur sur neuf au début de l’année dernière.
En septembre, huit touristes mexicains avaient été tués « par erreur » par les forces de sécurité égyptiennes alors qu’ils étaient en excursion au cœur du vaste désert occidental, à 250 km au sud-ouest du Caire.
En juin, l’Egypte avait également été le théâtre d’une attaque suicide manquée de justesse contre des touristes au célèbre temple de Karnak à Louxor, dans le sud.
Les policiers, avertis par le chauffeur des trois assaillants, avaient tué l’un deux, blessé un autre, tandis que le troisième avait fait détoner sa veste bourrée d’explosifs.
AFP