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L’Église arménienne canonise les 1,5 million de victimes du génocide


L'office a fini à 19h15, un choix symbolique en mémoire de 1915, l'année où le génocide a commencé. (photo AFP)

L’Église arménienne a canonisé ce jeudi les 1,5 million de victimes du génocide arménien, perpétré par les Turcs ottomans, à la veille de la commémoration officielle du centenaire des massacres et malgré les critiques de la Turquie qui rejette le terme de génocide.

« Plus d’un million d’Arméniens ont été déportés, tués, torturés, mais ils sont restés fidèles au Christ », a déclaré le chef de l’Eglise arménienne, le Catholicos Karékine II, lors de cette canonisation, la plus importante numériquement parlant jamais décidée par une Eglise chrétienne.

L’office a été célébré en plein air par Karékine II à Etchmiadzine, à une vingtaine de kilomètres d’Erevan, la capitale arménienne, devant un édifice datant du IVe siècle qui est considéré comme la cathédrale chrétienne la plus ancienne au monde. « Les âmes des victimes du génocide vont enfin trouver le repos éternel », s’est félicité Vardoukhi Chanakian, 68 ans, un employé des services sociaux de Erevan.

« L’Église ne fait que reconnaître les faits »

Les 1,5 million de morts du génocide sont désormais reconnus comme saints par l’Eglise arménienne. L’office a fini à 19h15, un choix symbolique en mémoire de 1915, l’année où le génocide a commencé. Juste après, les cloches ont sonné dans toutes les églises du pays, ainsi que dans plusieurs églises à travers le monde, notamment à Madrid, Berlin, Venise et Paris selon la télévision arménienne, et une minute de silence a été observée.

En canonisant ces victimes, « l’Eglise ne fait que reconnaître les faits, c’est à dire le génocide », a déclaré Karékine II.

Ce vendredi 24 avril, des millions de personnes à travers le monde, dont plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, vont rendre hommage aux victimes de ces massacres qui ont débuté il y a 100 ans.

AFP