L’étude parue cette semaine sur Zika dans la revue médicale britannique The Lancet est la « preuve » la plus évidente qu’il existe un lien de causalité entre le virus et le syndrome de Guillain-Barré, un trouble neurologique grave, a estimé vendredi l’OMS.
« C’est la plus forte preuve jusqu’à présent qu’il pourrait y avoir une relation causale », a déclaré à la presse Bruce Aylward, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève. Mais, a-t-il dit, l’OMS a besoin de voir d’autres études similaires avant d’émettre un jugement définitif.
L’étude parue dans The Lancet a été réalisée à partir de données recueillies en Polynésie française, où une épidémie de Zika, entre octobre 2013 et avril 2014, a touché les deux tiers de la population. M. Aylward a indiqué par ailleurs qu’il y avait eu une « accumulation » d’indices sur un lien entre Zika et les microcéphalies, une grave malformation congénitale du fœtus (réduction du périmètre crânien, néfaste au développement intellectuel).
Le Brésil principalement touché
« Quand on regarde les preuves… tout va dans la même direction », a-t-il dit. Le virus Zika, transmis par le moustique Aedes aegypti, provoque des symptômes grippaux bénins (fièvre, maux de tête, courbatures). Mais il est aussi soupçonné de déclencher le syndrome de Guillain-Barré, et quand il touche une femme enceinte, d’entraîner la microcéphalie.
Le Brésil, qui compte désormais 1,5 million de cas, avait sonné l’alarme en octobre 2015, au moment de l’apparition d’un nombre inhabituellement élevé dans les régions du nord-est de cas de microcéphalie. Ce pays enregistre en moyenne 150 cas de microcéphalie par an. Mais depuis début octobre, quelque 641 nourrissons brésiliens ont été atteints de microcéphalie.
Le 1er février, le comité d’urgence de l’OMS avait décrété que l’épidémie, associée aux cas de microcéphalie et aux autres troubles neurologiques, constituait une « urgence de santé publique de portée internationale ». Ce même comité doit évaluer mardi les recommandations faites depuis.
Par ailleurs, des consultations d’experts auront lieu de lundi à mercredi à Genève. Les spécialistes et représentants des pays affectés vont se pencher notamment sur les nouveaux produits, les vaccins, les tests de diagnostic et les moyens de contrôler la reproduction du moustique qui répand le virus.
Le Quotidien/AFP