Le Vietnam a promis mercredi de libérer plus de 1 000 ours encore exploités dans des fermes pour leur bile, qui sert en médecine traditionnelle, afin de mettre définitivement un terme à ce commerce illégal.
L’animal, dont la chasse, le trafic et l’élevage sont interdits dans le pays communiste, peut légalement être utilisé comme animal de compagnie. Une faille utilisée par des fermes illicites qui produisent de la bile d’ours, utilisée dans la confection de produits de médecine traditionnelle, très demandés dans la région. Ces dernières années, des centaines sont morts en raison des mauvais traitements – les animaux sont régulièrement drogués et immobilisés dans d’étroites cages, l’abdomen perforé par un cathéter ou une fistule reliés à leur vésicule biliaire.
L’administration vietnamienne des forêts (VNFOREST) et l’ONG Animals Asia ont signé mercredi un accord pour sauver tous les ours restants dans les fermes et s’engager à mettre fin au commerce de la bile dans les cinq ans qui viennent. « C’est une journée vraiment historique », a déclaré Jill Robinson, président de Animals Asia, lors de la signature à Hanoï. « Cela va permettre de définitivement mettre un terme aux fermes de bile au Vietnam », a-t-il ajouté.
Interdiction pas respectée
Pour l’organisation, ce programme va coûter jusqu’à 20 millions de dollars (17,3 millions d’euros) pour sauver et construire suffisamment de centres pour les ours. « Il est difficile de trouver des fonds pour prévenir et arrêter la chasse et sauver les animaux sauvages », a expliqué Cao Chi Cong, directeur adjoint de VNFOREST. Les fermes d’ours sont officiellement interdites au Vietnam depuis 1992 mais cette interdiction n’est pas du tout respectée.
La bile contient un acide qui peut aider à traiter les maladies du foie et de la vésicule biliaire, mais des alternatives efficaces à base de plantes sont disponibles. Il y a environ 1 200 ours en captivité au Vietnam et plus de 400 fermes d’ours dans le pays. Ils étaient plus de 4 000 en captivité en 2005. Le Vietnam est devenu une destination de choix pour les personnes qui cherchent à consommer des espèces rares ainsi que du vin et des médicaments à partir d’animaux considérés comme ayant des propriétés curatives ou aphrodisiaques.
Le Quotidien/AFP