Le Vatican a annoncé lundi avoir été l’objet d’un chantage de la part d’un inconnu, réclamant de l’argent pour restituer deux documents de Michel-Ange volés il y a une vingtaine d’années.
Selon un quotidien italien, le receleur des documents volés aurait réclamé entre 100 000 et 200 000 euros à l’archiprêtre de la basilique Saint-Pierre en échange de la restitution des dits documents. (Photos : illustration AFP)
Le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, « a reçu une proposition pour récupérer, à un certain prix, deux documents, l’un écrit par Michel-Ange et l’autre portant sa signature », a précisé le bureau de presse du Saint-Siège. « Naturellement, le cardinal a refusé, puisqu’il s’agissait de documents volés. » Selon le quotidien Il Messaggero, le pape François a autorisé une enquête publique sur cette disparition qui, pour des raisons encore obscures, n’avait pas été révélée depuis 1997.
Une coquette somme, entre 100 000 et 200 000 euros, a été demandée au cardinal italien il y a quelques mois par un ancien employé de la Fabbrica di San Pietro, selon Il Messaggero. Ce centre d’archives est aussi un atelier qui assure l’entretien de l’immense basilique et situé en hauteur sur un côté de la nef. Cet ex-employé, toujours selon le journal italien, a assuré au cardinal Comastri être en mesure de lui restituer les documents volés, affirmant les avoir repérés chez un antiquaire.
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Selon le Vatican, leur disparition des archives de la Fabbrica di San Pietro avait été signalée une première fois en 1997 par l’archiviste d’alors, sœur Teresa Todaro, au cardinal alors archiprêtre de Saint-Pierre, Mgr Virgilio Noé. La gendarmerie du Vatican a pris contact avec la police italienne, pour mener une enquête conjointe. Le vol n’a pu être commis que par un connaisseur des lieux, au courant des horaires, des codes et des passages internes à l’intérieur de la Fabbrica, relèvent les experts.
Interviewé par le quotidien, l’ancien directeur des Musées du Vatican, Francesco Buranelli, a relevé que les documents importants de Michel-Ange ont tous été publiés et transcrits d’une manière ou d’une autre autre, et que seuls quelques documents mineurs ne l’ont jamais été. Selon l’ancien directeur, il peut s’agir d’une note de service, d’une commande pour l’acquisition de matériaux, d’un conseil archéologique.
S’il s’agit d’une lettre, Francesco Buranelli a expliqué que sa valeur « varie beaucoup selon le contenu, le destinataire, la période, la présence ou non d’autographes, d’esquisses, de dessins, voire de sonnets », auxquels cas elle devient inestimable.
Les archives de la Fabbrica de San Pietro contiennent de nombreux documents sur le long processus de construction de la basilique, achevée en 1626 après près d’un siècle de travaux.
En 1547, sous le règne du pape Paul III, Michel-Ange, déjà âgé, avait succédé à Antonio da Sangallo comme surintendant de la construction de Saint-Pierre de Rome. Il est le principal concepteur des bâtiments. Michel-Ange devait mourir en 1564, bien avant que la basilique soit consacrée.
AFP