Le Danemark prolonge de trois semaines la suspension du vaccin AstraZeneca, pourtant déclaré « sûr et efficace » par le régulateur européen et l’OMS, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires.
« Nous avons aujourd’hui décidé d’étendre notre suspension de trois semaines », a dit lors d’une conférence de presse le directeur de l’Agence nationale de Santé, Søren Brostrøm, expliquant avoir besoin de « plus de temps » pour exclure entièrement un lien entre les quelques cas connus de caillots sanguins rares mais graves et la vaccination avec AstraZeneca.
Si ce lien n’a pas été démontré, le responsable sanitaire a défendu « un principe de précaution supplémentaire » dans un pays où rare sont ceux qui refusent la vaccination. « C’est extrêmement important pour moi de pouvoir dire (…) que je veux moi-même utiliser ce vaccin et le recommander à mes proches, avec une voix sûre », a-t-il ajouté.
Premier pays d’Europe à avoir suspendu complétement l’utilisation du vaccin après des rapports décrivant des cas exceptionnels de caillots sanguins, combinés à un faible taux de plaquettes et des saignements, le Danemark a pris note de l’avis favorable de l’EMA (l’Agence européenne des médicaments) sur le vaccin.
« Le risque est-il acceptable ? »
Selon les autorités danoises, le régulateur européen « n’exclut pas » de lien, ce qui l’amène à poursuivre son enquête.
« Nous ne nous opposons pas à la décision de l’EMA (…) on va plus loin », a affirmé Søren Brorstøm. « Nous ne savons toujours pas si certains groupes sont plus à risque (…) nous allons aussi voir l’importance du risque : est-il acceptable et pouvons-nous le justifier », a-t-il expliqué.
Au Danemark, 5,7% des 5,8 millions d’habitants sont entièrement vaccinés. 11,1% ont reçu une première dose et la suspension prolongée pourrait allonger l’ambitieux programme d’immunisation qui prévoit la vaccination de tous les plus de 16 ans pour le mois de juillet.
La majorité des pays européens qui avaient suspendu l’utilisation du vaccin l’ont reprise après l’avis de l’EMA. En Suède et en Norvège, où le vaccin du laboratoire suédo-britannique est toujours suspendu, une décision est attendue prochainement.
LQ/AFP