L’Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé l’utilisation dans l’Union européenne du vaccin AstraZeneca/Oxford contre le Covid-19, pour toutes les personnes majeures, affirmant que le vaccin est également adapté aux personnes âgées.
Les pays de l’UE étaient rivés sur la décision de l’EMA, se demandant si elle allait ou non suivre l’exemple de la commission de vaccination allemande, qui a déconseillé jeudi ce vaccin pour les plus de 65 ans, évoquant des données « insuffisantes ».
« L’EMA a recommandé l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin contre le Covid-19 AstraZeneca (…) chez les personnes à partir de 18 ans », a déclaré dans un communiqué le régulateur européen, basé à Amsterdam.
L’EMA a indiqué qu’il n’y avait « pas encore assez de résultats chez les participants » de plus de 55 ans pour calculer l’efficacité du vaccin sur ce groupe, mais qu’ « une protection était attendue » car une réponse immunitaire a été identifiée. « Comme il existe des informations fiables sur la sécurité » pour les plus de 55 ans, « les experts scientifiques de l’EMA ont estimé que le vaccin pouvait être utilisé chez les personnes âgées », a expliqué l’agence.
Le vaccin développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford est le troisième à obtenir le feu vert de l’EMA après ceux de Pfizer/BioNTech le 21 décembre et de Moderna le 6 janvier.
Attendu avec impatience
Le déploiement du vaccin AstraZeneca/Oxford est attendu avec impatience par les États-membres : il présente l’avantage d’être moins cher à produire que ses rivaux, tout étant plus facile à stocker et transporter.
Une limite d’âge pour l’accès au vaccin aurait contraint la plupart des gouvernements européens à réexaminer leur stratégie axée sur la vaccination prioritaire des plus âgés. AstraZeneca avait précédemment défendu l’efficacité de son vaccin pour toutes les tranches d’âge, aux côtés du Royaume-Uni, où il a déjà été largement utilisé sur des personnes âgées.
La décision de l’EMA intervient alors que le groupe pharmaceutique suédo-britannique subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants européens, après avoir expliqué ne pouvoir livrer qu’ « un quart » des doses initialement promises à l’UE au premier trimestre. L’Union européenne a publié vendredi le contrat signé l’an dernier avec AstraZeneca pour précommander son vaccin, dans le but de rappeler les engagements pris par le laboratoire.
Le vaccin était soumis depuis octobre à un « examen continu », qui permet à l’EMA d’examiner les données de sécurité et d’efficacité des vaccins au fur et à mesure de leur parution. Un feu vert de la part de la Commission européenne doit maintenant être accordé pour valider la mise sur le marché conditionnelle du vaccin, ce qui devrait être une question de quelques heures.
LQ/AFP