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Le TPIY ouvre une enquête sur le suicide de Slobodan Praljak en pleine audience


L'enquête cherche à déterminer comment Praljak a pu se procurer et introduire dans le tribunal une fiole contenant vraisemblablement un poison. (photo AFP)

Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a ouvert vendredi une enquête interne sur la mort du Croate de Bosnie Slobodan Praljak, qui s’est suicidé en direct mercredi dans sa salle d’audience en ingérant du poison.

« Pour compléter l’enquête néerlandaise en cours sur le décès de Slobodan Praljak, le greffier du TPIY a lancé ce matin une enquête indépendante axée sur les opérations internes du TPIY, conformément aux procédures habituelles. Elle sera menée par le juge Hassan Jallow et débutera la semaine prochaine », a annoncé le tribunal dans un communiqué vendredi.

Slobodan Praljak s’est donné la mort en buvant une fiole de poison juste après avoir reçu la confirmation de sa condamnation à 20 ans de prison par le TPIY pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

A-t-il été aidé ?

L’enquête du parquet néerlandais, sollicité après l’incident par le TPIY, cherche à déterminer comment Praljak a pu se procurer et introduire dans le tribunal une fiole contenant vraisemblablement un poison. Elle est toujours suspendue à une autopsie, la « plus haute priorité ». En ouvrant une enquête interne, le tribunal « veut évaluer les procédures existantes et faire des recommandations qui pourraient aider d’autres tribunaux à l’avenir » et permettre d’éviter ce genre d’incident.

Le TPIY prévoit de publier le résultat de son enquête avant sa fermeture le 31 décembre, après presque un quart de siècle consacré à juger ceux qui ont commis les pires atrocités en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Le dramatique incident est survenu lors du prononcé du jugement en appel contre six anciens dirigeants et chefs militaires des Croates de Bosnie, accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité durant le conflit croato-musulman (1993-1994) qui a éclaté durant la guerre en Bosnie (1992-1995).

Debout, face à ses juges, Praljak avait déclaré d’une voix forte, en parlant de lui à la troisième personne : « Slobodan Praljak n’est pas un criminel de guerre, je rejette avec mépris votre verdict », puis avait avalé le contenu de sa fiole, à la stupeur générale.

Le Quotidien/AFP