L’ancien aéroport de Tempelhof, érigé par les nazis puis devenu un symbole de la Guerre froide, va accueillir des migrants pour faire face au manque de places grandissant dans les foyers d’accueil à Berlin.
Les structures d’accueil de la capitale allemande, qui s’attend à accueillir ce week-end environ un millier de demandeurs d’asile, sont totalement saturées, ce qui rend nécessaire l’installation d’un « abri d’urgence » au sein de l’ancien aéroport, indique la municipalité dans un communiqué.
Fermé fin 2009, le Tempelhof va ainsi accueillir dans l’un de ses hangars 73 tentes en train d’être montées samedi par des soldats, des pompiers et des volontaires, selon la même source. Les lits ont d’ores et déjà été installés et au total, un millier de personnes pourront être hébergées sur place.
« Nous préparons Tempelhof en cas d’urgence. On peut s’attendre à ce que nous en ayons besoin ce week-end » puisque, « selon les prévisions, plus de 10 000 migrants devraient arriver en Allemagne d’Autriche » ce week-end et qu’une partie va être dirigée vers Berlin, a déclaré Mario Czaja, responsable des Affaires sociales de la ville.
Ce n’est pas la première fois qu’un vestige de l’Allemagne nazie trouve une telle reconversion : récemment, c’est une annexe de Dachau qui a été réquisitionnée pour loger des sans-abri et des réfugiés.
Typique du gigantisme architectural nazi
Créé en 1923, l’aéroport de Tempelhof a été réaménagé sous le IIIe Reich, entre 1936 et 1941, dans le style typique du gigantisme architectural nazi. Adolf Hitler souhaitait en faire l’un des symboles de la future Germania, la nouvelle Berlin qui, dans les projets du Führer, était appelé à devenir la capitale monumentale d’un IIIe Reich devenu hégémonique.
Reconnaissable à son bâtiment central semi-circulaire, il est ensuite devenu l’un des symboles de la Guerre froide en accueillant les quelque 277 000 atterrissages du pont aérien qui permit de ravitailler Berlin-Ouest pendant le blocus organisé par les Soviétiques en 1948-49.
Jugé non conforme aux exigences du transport aérien moderne, il a été définitivement fermé en octobre 2008, à la suite d’un référendum d’initiative populaire. Un an plus tard, en 2010, il a rouvert ses portes, transformé en parc de quelque 380 hectares.
AFP/A.P