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Le réfugié irakien arrêté en France aurait participé à des massacres


Le rapport d'Europol préconise : "Il va donc sans dire que soutenir les Etats membres dans la lutte contre le terrorisme restera une priorité absolue".(Illustration : AFP)

Un haut responsable du ministère irakien de l’Intérieur a affirmé lundi que le réfugié irakien arrêté et inculpé en France était un chef jihadiste ayant participé à l’exécution de 1 700 soldats et policiers, en 2014 dans le centre de l’Irak.

« Ahmed Hamdane Mahmoud Ayach El Aswadi était écroué à la prison Tasfirat Salah Eddine à Tikrit pour des actions terroristes et il a été libéré par les jihadistes du groupe État Islamique (Daech) quand ils se sont emparés de la ville et de la prison en juin 2014 », a affirmé le général irakien qui assure la liaison avec Interpol.

Désigné « émir » (chef) de Daech, il a participé au massacre du camp Speicher, selon cet officier, qui a refusé d’être identifié. En juin 2014, des hommes armés avaient enlevé sur cette base militaire proche de Tikrit, au nord de Bagdad, des centaines de jeunes recrues de l’armée, essentiellement chiites, qu’ils avaient exécutées une à une, tuant jusqu’à 1 700 personnes. D’après des témoignages d’autres prisonniers, El Aswadi a personnellement exécuté 103 soldats, a ajouté le général irakien.

Un passé criminel

« J’ai clairement indiqué en avril, lors d’une réunion Interpol des chefs de police en France, qu’il s’agissait d’un homme dangereux recherché pour des crimes et qui doit être extradé vers l’Irak », a-t-il ajouté. Le général irakien a démenti les propos de l’avocat de El Aswadi selon lesquels ce dernier avait été « membre des services de sécurité » de Tikrit de 2007 à 2014.

Selon lui, El Aswadi « a un passé criminel ». « Il a été arrêté le 28 septembre 2002 pour vol et emprisonné à Samarra puis libéré lors de l’amnistie générale décrétée le mois suivant par Saddam Hussein », renversé en 2003. L’homme a été de nouveau appréhendé en 2005 pour détention d’armes avant d’être libéré peu après puis avait remis en prison pour « actes terroristes », a indiqué le général.

Son avocat en France avait dénoncé dimanche une « injustice », en assurant que son client s’était au contraire engagé dans la lutte antijihadistes. « Mon client a toujours nié les chefs d’accusation qu’on lui reproche. (…) Il a été très actif dans la lutte contre l’État islamique », a déclaré cet avocat, Mohamed El Monsaf Hamdi, quelques jours après la révélation de cette arrestation en mars.

Arrivé en France à l’été 2016, El Aswadi avait obtenu l’asile politique en juin 2017 de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, qui lui avait octroyé une carte de résident de dix ans. A l’été 2017, il avait été identifié par les services antiterroristes qui avaient reçu une information à son sujet. Interpellé le 6 mars dans le nord-ouest de la France, il avait été mis en examen trois jours plus tard à Paris, notamment pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « crimes de guerre », et écroué.

Le Quotidien/AFP