Donald Trump va devenir, ce lundi 15 avril, le premier ex-président de l’Histoire des États-Unis à faire face à la justice pénale, avec l’ouverture d’un procès à New York qui rend plus imprévisible son duel contre Joe Biden lors de l’élection de novembre.
Le milliardaire républicain devrait comparaître à partir de 09h30 à Manhattan pour une affaire de paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star du X Stormy Daniels, à quelques jours de la présidentielle de 2016 qui avait fait de lui le 45ᵉ président des États-Unis.
Un peu plus de trois ans après avoir quitté la Maison-Blanche dans le chaos, il risque, en théorie, une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas d’être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d’une revanche contre Joe Biden, mais placerait la campagne dans une situation totalement inédite.
S’il était déclaré non coupable, ce serait au contraire une victoire majeure pour le candidat républicain.
« Enjeux très élevés »
« Les enjeux sont très élevés, parce que Trump et ses avocats ont réussi jusqu’à présent à ralentir les (autres) procès » sur des accusations de tentatives illégales d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020 et sa gestion de documents classifiés, souligne Carl Tobias, professeur de droit de l’université de Richmond.
Et le dossier Stormy Daniels, qualifié de fragile par des experts, « pourrait être le seul jugé avant les élections », ajoute-t-il.
Jusqu’aux derniers jours, les avocats ont vainement multiplié les recours pour retarder l’échéance. Samedi soir, en meeting en Pennsylvanie, Donald Trump s’est encore dépeint en victime d’une persécution judiciaire et politique.
« Nos ennemis veulent m’enlever ma liberté parce que je ne les laisserai jamais, jamais prendre la vôtre », a-t-il lancé à ses supporteurs.
Il a assuré qu’il témoignerait au procès.
Le tribunal de Manhattan sera placé sous très haute sécurité. Des manifestations pro et anti-Trump sont attendues, tout comme les caméras des médias du monde entier. Les audiences ne seront, elles, pas télévisées.
Première étape lundi, la sélection des douze jurés qui auront la charge de déclarer à l’unanimité Donald Trump « coupable » ou « non coupable », un processus qui pourrait prendre plusieurs jours.
Au moins une centaine de résidents de Manhattan seront réunis dans la salle d’audience, où ils devront répondre à un long questionnaire sur leurs affiliations politiques, et leurs sympathies ou non pour Donald Trump.
130 000 dollars
Le milliardaire est inculpé pour 34 falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », des paiements survenus dans la toute dernière ligne droite de la présidentielle de 2016 pour acheter le silence de Stormy Daniels.
Contre 130.000 dollars, cette dernière avait accepté de se taire sur une relation sexuelle avec le milliardaire républicain dix ans plus tôt, alors qu’il était déjà marié avec Melania Trump. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense entend démontrer que les paiements relevaient de la sphère privée.
Mais l’accusation, menée par le procureur élu sous l’étiquette démocrate Alvin Bragg, veut démontrer qu’il y a bien eu des manœuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant la présidentielle, remportée de justesse par le républicain contre Hillary Clinton.
L’un des enjeux du procès sera de déterminer ce que Donald Trump savait de ces paiements quand ils ont eu lieu.
Son ancien avocat personnel, Michael Cohen, qui avait versé l’argent à Stormy Daniels – à la demande de son patron, assure-t-il – et a déjà été condamné devant la justice fédérale pour cette affaire, sera l’un des témoins clé de l’accusation.
La défense compte pilonner ce témoin, devenu l’ennemi juré de Donald Trump, et qui a aussi été condamné pour mensonges devant le Congrès américain.
La gauche aura tout essayé pour se débarasser d’un candidat qui a les faveurs des citoyens.
Mais l’avis des citoyens, la gauche , où que ce soit, s’en moque éperduement.
Exemple type: l’immigration. 80% des européens n’en veulent plus, mais les politique s’en fichent.