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Le prince Philip, époux d’Elizabeth II, tire sa révérence


Le prince Philip, époux de la reine Elizabeth II, le 13 juin 2017 à la gare de Londres Paddington. (Photo : AFP)

Le prince Philip honore son 22 219e et dernier engagement officiel mercredi au palais de Buckingham à Londres, mettant ainsi un terme, à 96 ans, à une vie d’obligations publiques, lui qui se destinait à une carrière militaire.

Le duc d’Édimbourg, qui détient le record de longévité des princes consorts britanniques, va passer en revue dans l’après-midi une parade des Royal Marines, une unité de la Royal Navy, la marine britannique au sein de laquelle il a servi pendant la Seconde Guerre mondiale. D’un tempérament fougueux et doté d’un humour réputé corrosif, le prince Philip seconde son épouse, plus réservée, depuis son accession au trône en 1952. «Il est un mélange de drôlerie et de rigueur», a déclaré son biographe, Gyles Brandreth, sur la radio BBC 4. Son tempérament opposé au «politiquement correct» lui a fait commettre des gaffes, parfois aux relents xénophobes. «Vous vous battez toujours à coups de lances?», a-t-il ainsi demandé à un Aborigène lors d’une visite en Australie en 2002.

La dernière sortie de celui qui s’est décrit comme «l’expert mondial des inaugurations de plaques» mettra un point final à 65 ans d’un parcours qui l’a conduit à honorer au total 22 219 engagements en solo, effectuer 637 visites officielles à l’étranger et prononcer près de 5.500 discours, selon des statistiques compilées par le palais de Buckingham. Une activité qui faisait de lui «le membre le plus occupé de la famille royale», a estimé M. Brandreth. «Chaque année, lui et la princesse Anne (sa fille, ndlr) se disputaient pour savoir lequel de deux en faisait le plus. Je pense que ça lui manquera».

Selon une porte-parole du palais, il pourra cependant «choisir de participer à des engagements avec la reine de temps en temps». Ce qui signifie qu’il ne se retirera pas totalement de la vie publique et continuera, quand il en aura envie, d’accompagner Elizabeth II lors de ses apparitions publiques. «Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine», avait-il affirmé il y a quelques années.

Impatient d’avoir du temps libre

«C’est un homme qui a toujours fait passer son pays avant tout», a souligné le quotidien Daily Telegraph dans un éditorial. Le prince Philip assure le patronage de 785 organisations, qu’il continuera à soutenir durant sa retraite. Celle-ci avait été annoncée au mois de mai, le palais assurant alors que cette décision n’était pas justifiée par des questions de santé alors qu’Elizabeth II et son époux avaient dû renoncer à assister à plusieurs événements autour de Noël en raison d’un gros rhume. Au mois de juin, le prince Philip avait dû être hospitalisé deux nuits pour soigner «une infection liée à une pathologie existante».

Un assistant de la famille royale avait souligné que le prince Philip était «impatient de profiter davantage de son temps libre». La reine, qui à 91 ans est la doyenne mondiale des monarques, a aussi diminué le nombre de ses apparitions publiques, même si elle n’entend nullement abdiquer. Son fils et héritier, le prince Charles, la représente de plus en plus dans les voyages à l’étranger, tout comme ses petits-fils Harry et William. Ce dernier, deuxième dans l’ordre de succession à la couronne britannique, a abandonné fin juillet son métier de pilote d’hélicoptère-ambulance pour se consacrer pleinement à son rôle de prince.

Le couple royal pourrait néanmoins occuper de nouveau le devant de la scène cette année à l’occasion de la célébration de ses noces de platine, 70 ans après son mariage, le 20 novembre 1947, en l’abbaye de Westminster. Malgré des caractères assez différents, Elizabeth II et son époux ont toujours affiché leur unité, faisant d’eux «l’un des partenariats les plus grands et aimés de l’histoire britannique», selon le Telegraph.

Le Quotidien/AFP