La tension augmente encore d’un cran en Amérique du Sud entre Donald Trump et son homologue vénézuélien.
En pleine crise avec Caracas, le président Donald Trump a indiqué dimanche vouloir vérifier des informations selon lesquelles l’armée américaine aurait frappé à deux reprises une embarcation de présumés trafiquants de drogue, afin d’en éliminer deux survivants.
Washington, qui dit lutter contre les cartels de la drogue, a déployé des forces armées depuis septembre en mer des Caraïbes, notamment le plus grand porte-avions du monde. Une décision qui a enflammé les relations bilatérales.
Le président américain a confirmé dimanche s’être entretenu il y a plusieurs jours avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro. La veille, il avait décrété que l’espace aérien du Venezuela devait être considéré comme «totalement fermé».
Caracas a dénoncé une «agression en préparation» des États-Unis, dans une lettre à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Mais à la crise bilatérale se greffe désormais une autre polémique : le Washington Post affirme que le ministre de la Défense américain, Pete Hegseth, a ordonné, lors d’une frappe en septembre, que tous les passagers du bateau soient tués, conduisant les militaires à viser une deuxième fois deux survivants qui s’accrochaient au bateau en flammes.
«Nous allons regarder», a déclaré le président américain à bord de son avion, relevant qu’il n’aurait «pas voulu ça». Tout en soutenant son ministre: «Je ne sais rien de ça. Il dit qu’il n’a pas dit ça et je le crois», a déclaré le milliardaire américain. Le Washington Post affirme que «l’ordre était de tuer tout le monde», ce que Pete Hegseth qualifie de «fausses informations».
La guerre contre la drogue
Bête noire des États-Unis depuis un quart de siècle, le Venezuela est accusé par Donald Trump d’être derrière le trafic de stupéfiants qui inondent les États-Unis. Caracas dément et rétorque que l’objectif de Washington est de le renverser et de mettre la main sur le pétrole du pays.
Rien de concret n’a filtré sur la conversation entre les deux chefs d’État. «Je ne dirais pas que cela s’est bien ou mal passé. C’était un appel téléphonique», a éludé le président américain. Le sénateur républicain américain Markwayne Mullin a affirmé dimanche que Washington avait proposé à Maduro de quitter le pays. «Nous lui avons dit qu’il pouvait partir pour la Russie ou (…) dans un autre pays».
Le Venezuela a annoncé de son côté avoir demandé à l’Opep de l’aider «à stopper cette agression (américaine) qui se prépare avec de plus en plus de force». Des propos tenus dans une lettre de Nicolas Maduro lue par la vice-présidente et ministre du Pétrole Delcy Rodriguez, lors d’une visioconférence des ministres de l’OPEP.
Washington «cherche à s’emparer des vastes réserves de pétrole du Venezuela, les plus grandes du monde, par l’utilisation de la force militaire», y écrit Nicolas Maduro, répétant des accusations proférées à de multiples reprises.
Au total, les États-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires dans les Caraïbes et le Pacifique, tuant au moins 83 personnes, sans fournir de preuves que ces navires soient impliqués dans le trafic de drogue.