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Le Portugal dépassé par la pandémie, les écoles bientôt fermées ?


"Je suis sûr que nous réussirons, ensemble, à surmonter la troisième vague" de la pandémie, s'est défendu Antonio Costa. (Photo : AFP)

L’épidémie de Covid-19 a atteint de nouveaux records mardi au Portugal et le Premier ministre Antonio Costa a essuyé les critiques de l’opposition après avoir été contraint de durcir les restrictions d’un confinement tout juste entré en vigueur.

Dépassant le seuil des 200 morts en 24 heures pour la première fois depuis le début de la pandémie, l’autorité sanitaire de ce pays de 10 millions d’habitants a recensé mardi 218 décès supplémentaires, portant le bilan total à 9 246 morts.

Et avec près de 70 000 nouveaux cas au cours de la semaine dernière, le Portugal est devenu le pays au monde affichant le plus de contagions par rapport à sa population, dépassé seulement par l’enclave britannique de Gibraltar, selon les données collectées auprès des autorités nationales.

« Comment cette catastrophe humaine a-t-elle été possible? », s’est interrogé lors d’un débat au Parlement le député Adao Silva au nom de la principale formation d’opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit), en critiquant « l’excès d’improvisation » et « le manque de crédibilité » du gouvernement socialiste.

« Malgré la fatigue et la douleur accumulées, je suis sûr que réussirons, ensemble, à surmonter la troisième vague » de la pandémie, s’est défendu Antonio Costa, tout en admettant qu’il pourrait finir par devoir fermer les écoles du pays.

Après avoir longtemps préconisé des mesures ciblées sur les régions les plus touchées par l’épidémie, l’exécutif a dû se résoudre à imposer vendredi un deuxième confinement général.

Les commerces non essentiels ont fermé leurs portes mais, à la différence du confinement du printemps dernier, les écoles et les universités ont continué de fonctionner, de même que les tribunaux, les églises ou encore les fleuristes.

Constatant que les nouvelles restrictions n’étaient pas suffisamment suivies, le Premier ministre a été contraint, dès lundi, de les préciser ou de les durcir légèrement.

« Il y a une limite et nous sommes très proches de cette limite »

Dimanche, la ministre de la Santé, Marta Temido, avait déjà appelé les Portugais à respecter les consignes afin de réduire la pression sur des hôpitaux qui se trouvent au bord de la rupture.

« Nous mettons en œuvre tous les moyens disponibles dans le pays, mais il y a une limite et nous sommes très proches de cette limite », a-t-elle fait valoir.

Le nombre de personnes hospitalisées simultanément a atteint mardi un nouveau maximum, avec près de 5 300 malades dont 670 étaient pris en charge dans des unités de soins intensifs.

« Nous risquons de nous retrouver dans une situation catastrophique », a commenté le docteur Joao Gouveia, président de la Société portugaise de soins intensifs, lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Lisbonne.

Comme d’autres experts, il s’est inquiété du « grand risque » sanitaire que représente l’élection présidentielle qui se tiendra dimanche au Portugal.

AFP/LQ