Le Parlement portugais a confirmé mercredi à la majorité absolue des députés une loi autorisant l’adoption par les couples homosexuels, forçant la main au président Cavaco Silva qui avait mis son veto au texte fin janvier mais sera désormais obligé de le promulguer.
L’ensemble des partis de gauche, majoritaires depuis les élections législatives du 4 octobre, ont voté une nouvelle fois en faveur de la mesure, ainsi qu’une vingtaine de députés de l’opposition de droite.
« Le temps des discriminations en fonction de l’orientation sexuelle est révolu », s’est exclamé le député socialiste Pedro Delgado Alves. « L’adoption par des couples de même sexe n’est pas contraire à l’intérêt suprême de l’enfant », a-t-il ajouté, en réponse aux arguments de certains députés de droite.
Le président conservateur Anibal Cavaco Silva, qui achèvera en mars son second mandat, avait refusé le 25 janvier de promulguer cette loi votée le 18 décembre au Parlement, comme l’y autorise la Constitution.
« Il est important qu’un changement aussi important, sur un sujet socialement très sensible, n’entre pas en vigueur sans être précédé d’un vaste débat public », avait-il fait valoir.
Les députés socialistes ont répliqué que ce débat avait eu lieu avant l’approbation du texte au Parlement. Et la majorité absolue des députés, soit au moins 116 sur 230, permet de contourner le veto présidentiel.
L’adoption par les couples homosexuels est une promesse de campagne du Premier ministre socialiste Antonio Costa, arrivé au pouvoir en novembre grâce à une alliance avec la gauche radicale.
Jusqu’à présent, l’adoption à titre individuel était ouverte à tous au Portugal, mais la loi autorisant le mariage entre homosexuels, datant de février 2010, excluait explicitement le droit à l’adoption pour les couples de même sexe.
Les députés portugais ont aussi décidé mercredi de passer outre un autre veto présidentiel concernant une série d’amendements à la loi qui encadre les interruptions volontaires de grossesse (IVG), supprimant notamment un ticket modérateur introduit en juillet dernier.
Le Quotidien / AFP