Une cérémonie symbolique de désarmement du PKK a eu lieu mais il reste encore beaucoup à faire pour pacifier la région.
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a entamé vendredi dans le nord de l’Irak un désarmement symbolique censé mettre fin à l’un des plus anciens conflits de la région, mais réclame la libération de son chef historique pour aller plus avant. Lors d’une cérémonie dans le nord de l’Irak, au cœur de la région autonome du Kurdistan, une trentaine de combattants en treillis, hommes et femmes, dont quatre commandants, ont jeté tour à tour fusils et cartouchières dans une grande vasque à laquelle ils ont mis le feu. Deux hauts responsables du mouvement, une femme, Bese Hozat, puis un homme, Behzat Carçel, se sont relayés pour lire un communiqué saluant une «opération historique et démocratique», sous les vivats de quelque 300 personnes émues aux larmes. «Nous espérons que cette démarche apportera la paix et la liberté. Notre peuple a plus que jamais besoin d’une vie pacifique, libre, équitable et démocratique», ont-ils dit. Mais dans un entretien sur place, Bese Hozat, coprésidente du Parti, a exigé la libération de son fondateur et chef historique Abdullah Öcalan, 76 ans, détenu en Turquie depuis 26 ans sur une île au large d’Istanbul. «C’est notre exigence première et une condition fondamentale» pour poursuivre le processus de paix, a-t-elle insisté, en réclamant par ailleurs des garanties de sécurité et des réformes pour que les combattants kurdes regagnent la Turquie et pour y rejoindre la vie politique.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne s’est pas engagé sur ce point, a salué avec cette cérémonie une «étape importante vers une Turquie sans terrorisme». Le PKK est considéré comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux. Des représentants des autorités irakiennes et kurdes d’Irak ainsi que du parti turc pro-kurde DEM et des membres des services de renseignement turcs, selon des médias locaux, ont assisté à la destruction des armes devant la grotte de Casene, à 50 km à l’ouest de Souleimaniyeh, connue pour avoir notamment abrité l’imprimerie qui a publié l’un des premiers journaux kurdes. Les combattants ont ensuite regagné leurs bases dans les montagnes irakiennes de Qandil où ils sont basés, selon un responsable du parti.