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Le Parlement portugais vote en faveur de l’euthanasie


Des opposants à la décriminalisation de l'euthanasie ont protesté jeudi devant le Parlement à Lisbonne. (photo AFP)

Le Parlement portugais a adopté jeudi en première lecture cinq propositions de loi en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie, une possibilité qui n’existe actuellement que dans trois autres pays européens.

Si ce processus législatif aboutit, le Portugal deviendra le quatrième pays européen à légaliser l’euthanasie après les Pays-Bas et la Belgique en 2002, puis le Luxembourg en 2009.

Le texte soumis par le Parti socialiste (au pouvoir), qui détermine « les conditions spéciales pour la pratique de l’euthanasie non punissable », a été approuvé avec 127 voix pour, 86 voix contre et dix abstentions, sur un total de 230 sièges. Des propositions similaires du Bloc de gauche (extrême gauche), du parti animalier PAN, des Verts et d’un député libéral ont également été adoptées, avec des résultats à peine plus serrés. La plupart des députés du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), la principale formation d’opposition, ont voté contre les textes, ainsi que les élus du Parti communiste, du parti minoritaire de droite CDS-PP et le seul représentant d’extrême droite.

Veto présidentiel ?

En mai 2018, le Parlement portugais avait rejeté à une très courte majorité de cinq voix plusieurs textes allant dans le même sens. Depuis, les socialistes au pouvoir sont sortis renforcés des législatives d’octobre, faisant pencher la balance en faveur de l’euthanasie.

Les propositions adoptées jeudi en première lecture doivent maintenant être fusionnées en un seul texte qui sera ensuite soumis à un vote final du Parlement, qui pourrait intervenir avant l’été. Cette loi devra ensuite être soumise à la signature du président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa. Le chef de l’État n’a pas ouvertement pris position sur le sujet mais, en tant que fervent catholique, il pourrait opposer un veto, qui serait pourtant annulé par un deuxième vote des députés, ou envoyer le texte à la Cour constitutionnelle pour qu’elle juge de sa conformité avec la loi fondamentale du pays.

LQ/AFP