Le Parlement européen a approuvé jeudi l’exemption de visas pour les Britanniques effectuant de courts séjours dans l’Union européenne après le Brexit, y compris en cas d’absence d’accord.
Cette exemption sera appliquée sous réserve de réciprocité de la part des autorités britanniques et sera applicable dans tous les pays de l’UE (sauf l’Irlande qui dispose de son propre arrangement bilatéral avec le Royaume-Uni) et dans les pays associés à l’espace Schengen (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse).
Le texte a été approuvé par 502 voix pour, 81 contre et 29 abstentions. La négociation entre Européens de ce point sensible pour les millions de touristes britanniques qui traversent régulièrement la Manche a été marquée par une controverse sur un point annexe du texte.
Elle a été provoquée par le fait que les États membres ont rajouté dans une note de bas de page, à la demande de l’Espagne, une référence à Gibraltar comme une « colonie de la couronne britannique ». Cette référence a ravivé un désaccord de longue date entre l’Espagne et le Royaume-Uni sur Gibraltar, ce territoire de 6,8 km2 cédé par Madrid en 1713 à la couronne britannique, mais dont l’Espagne revendique la souveraineté.
Le rapporteur de la commission chargée d’examiner le texte au Parlement européen, le Britannique Claude Moraes, qui refusait d’accepter le passage controversé sur Gibraltar, a fini par être remplacé lundi sous la pression des États membres, ont indiqué des sources diplomatiques. « Il n’est un secret pour personne que les négociations étaient bloquées à cause du cas de Gibraltar, mais au final le Parlement a pris ses responsabilités et a placé les intérêts des citoyens au premier plan », a tonné l’eurodéputé social-démocrate Sergei Stanishev, qui a remplacé Claude Moraes, en fustigeant « l’approche irresponsable » du Conseil.
La note de bas de page a été maintenue dans le texte de compromis, Sergei Stanishev arguant de la nécessité de faire passer rapidement la législation à l’approche du 12 avril, nouvelle date butoir du Brexit. La législation « devra être publiée au Journal officiel de l’UE d’ici au 12 avril, afin de se préparer à un possible Brexit sans accord à cette date », a souligné le Parlement dans un communiqué.
AFP