Le pape François tend la main aux divorcés remariés et reconnaît une valeur à certaines unions libres, mais sans toucher au dogme du mariage catholique, dans un texte très attendu sur la famille publié vendredi.
Ses directives maintiennent en revanche le statu quo sur les homosexuels, quasi-absents du texte et dont l’Eglise catholique refuse toujours de reconnaître les unions. Dans cette « exhortation apostolique » qui tire les conclusions des synodes de 2014 et 2015, le pontife argentin répond en partie aux attentes des divorcés remariés, en appelant à leur intégration dans l’Eglise et en rejetant les condamnations définitives.
Au cœur de la revendication des catholiques divorcés mais remariés civilement, l’accès à la communion, moment fort de la liturgie catholique, n’est cependant pas mentionné directement dans ce long texte de quelque 260 pages consacrée à la famille et au mariage et intitulé « Amoris Laetitia » (« La joie de l’amour »).
Les couples hétérosexuels en union libre ou mariés seulement civilement peuvent aussi être des « signes d’amour » à prendre en compte quand ils atteignent une « stabilité consistante à travers un lien public », ou lorsque leur union est « caractérisée par une affection profonde », écrit le pape.
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Seuls deux paragraphes sont consacrés à l’homosexualité, en évoquant essentiellement la nécessité d’entourer les familles dont « l’un des membres manifeste une tenance homosexuelle ».
« Chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect », assure le pape, tout en réaffirmant: « Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ».
Le Quotidien / AFP
« ‘Une ouverture inédite »
« C’est vraiment une ouverture jamais faite auparavant »: une association de chrétiens divorcés a accueilli « avec joie » le texte du pape sur la famille publié vendredi, « même s’il ne parle pas ouvertement de réintégration aux sacrements » des personnes remariées civilement.
« Nous sommes heureux que le pape prenne en compte la foi des personnes et leur situation concrète », a réagi la présidente de l’association française « Chrétiens divorcés – chemins d’espérance », Monique Rouquié-Parriel.
Au coeur de la revendication des catholiques divorcés mais remariés civilement, l’accès à la communion n’est pas mentionné dans ce long texte de quelque 260 pages intitulé « Amoris Laetitia » (« La joie de l’amour »). « Nous n’avons jamais attendu du synode ou de l’exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique applicable à tous les cas« , a souligné Monique Rouquié-Parriel, citant une formule du pape François.
En revanche, son association de divorcés remariés attendait que « soit levée la condamnation éternelle » des personnes en situation dite « irrégulière », et « c’est ce qu’il (le pape) fait », estime-t-elle.
Depuis Jean Paul II, « les personnes divorcées remariées étaient reconnues comme faisant partie intégrale de l’Église, mais de nombreuses missions leur étaient interdites. Le pape François va plus loin en demandant de discerner quelles formes d’exclusions peuvent être dépassées. C’est vraiment une ouverture jamais faite auparavant, il s’agit d’une possible réintégration même s’il ne parle pas ouvertement de réintégration aux sacrements », s’est enthousiasmée la responsable associative, engagée dans l’Eglise.
L’association attend de « voir comment cela sera vécu dans les paroisses ». « Mais le pape insiste tellement sur la réintégration et sur la miséricorde qu’il semble impossible que les pasteurs ne le suivent pas », prédit-elle.