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Le pape à Philadelphie pour célébrer la liberté religieuse et la famille


Le pape François à son arrivée à Philadelphie, samedi 26 septembre. (photo AFP)

Le pape François est arrivé samedi matin à Philadelphie, en provenance de New York, pour la troisième et dernière étape de sa tournée triomphale aux Etats-Unis où il devait célébrer les valeurs de la liberté religieuse et de la famille.

Le chef de l’Eglise catholique, depuis mardi aux Etats-Unis après son voyage à Cuba, vient clore à Philadelphie ce week-end la 8e rencontre mondiale des familles: 1,5 million de personnes sont attendues dimanche pour la messe finale. Mais dès la matinée de samedi le pape célébrait une première messe, un rythme soutenu pour l’homme de 78 ans qui a légèrement trébuché en gravissant la passerelle de l’avion qui l’a conduit dans cette ville de la côte est américaine.

A la cathédrale des Saints Pierre et Paul, il était attendu par 2 000 prêtres, évêques, religieuses et laïcs. Dans un Philadelphie quadrillé par les forces de l’ordre, des dizaines de personnes ont passé la nuit sur place, près de l’édifice, pour tenter de voir le pape.

Ces fidèles sont venus parfois de loin pour voir le souverain pontife, à l’image de Luis Ortiz, 42 ans, qui a dormi toute la nuit dehors avec ses 11 enfants. Il a dit vouloir « participer à cette célébration de la famille » à Philadelphie. « Nous prions pour vous tous les jours », pouvait-on lire sur une pancarte à l’adresse du pape brandie par une Américaine d’une cinquantaine d’années qui a passé aussi toute la nuit à l’attendre.

Jorge Bergoglio a achevé la partie politique de son voyage, la plus délicate. Accueilli en chef d’Etat et chef religieux à la fois, il a plaidé à Washington et à New York pour les exclus et l’écologie, à la Maison Blanche, au Congrès comme devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Des discours puissants, habiles mais sans agressivité, plutôt bien accueillis par la classe politique, même si une bonne partie des républicains le jugent encore trop radical socialement et économiquement.

Son séjour à New York s’est achevé vendredi soir par une messe solennelle au milieu d’une foule dense et fervente au Madison Square Garden.

Les Américains conquis

De nombreuses chaînes américaines, séduites par le phénomène François, l’ont retransmise en direct. Le pape a été très longuement applaudi à la fin de la messe par la foule debout, démontrant qu’il avait conquis le coeur des Américains. Comme à Washington et à New York, les foules l’attendent le long des avenues de Philadelphie (« amour fraternel » en grec), lieu fondateur des Etats-Unis, pour l’accueillir dans sa jeep découverte, quand il ne circule pas dans sa petite Fiat 500 gris foncée.

Les services de sécurité sont sur les dents en raison de l’affluence de fidèles venus de tous les Etats-Unis et de nombreux pays, à commencer par le Mexique, sur le Benjamin Franklin Parkway de Philadelphie. Certains sont arrivés dès mardi pour participer à la rencontre mondiale des familles catholiques.

Au National Independance Historical Park, dans l’après-midi, il rencontrera la communauté hispanique (40% des catholiques américains sont hispaniques comme le pape argentin) et d’autres immigrés.

La liberté américaine, particulièrement la liberté religieuse revendiquée par les « pilgrim fathers », doit y être exaltée, comme la richesse du brassage de l’immigration, un thème cher au pape, qu’il a déjà souligné à Washington et New York. Le parc abrite plusieurs des monuments fondateurs de l’identité américaine: le Liberty Bell Center et l’Independance Hall où ont été proclamées la déclaration d’indépendance des États-Unis en 1776 et la Constitution en 1787.

Dans la soirée, il devait animer une grande veillée de prière pour les familles, avant la messe finale dimanche sur le Benjamin Franklin Parkway. Ce sera l’occasion pour lui d’évoquer les questions du mariage et de la famille avant un synode (assemblée) délicat des évêques qui s’ouvre dans huit jours sur ces sujets au Vatican.

Alors que certains évêques américains s’inquiètent des ouvertures possibles de ce synode sur les sujets comme le divorce et l’homosexualité, le pape a affirmé que la famille est « menacée de l’extérieur et de l’intérieur ». Il a aussi défendu devant l’ONU « une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme ».

 

AFP / S.A.