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Le Hamas accuse Israël de retarder l’aide à Gaza


Des responsables du Hamas ont accusé Israël de retarder l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, avertissant que cela pourrait compromettre les libérations d’otages prévues par l’accord de cessez-le-feu. Des affirmations qualifiées de « fake news » et démenties par les autorités israéliennes.

La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023, a ravagé la bande de Gaza, engendrant une crise humanitaire sans précédent et provoquant le déplacement massif de la population.

Les deux parties ont signé un accord de cessez-le-feu dont la première phase, entrée en vigueur le 19 janvier, prévoit des échanges d’otages enlevés le 7-Octobre contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’une augmentation de l’entrée de l’aide humanitaire dans le petit territoire exsangue.

Mercredi, un responsable du Hamas a fait état auprès de retards causés par Israël concernant « l’autorisation pour l’entrée de carburant, de tentes, de caravanes, de machinerie lourde ».

« Nous prévenons que les retards persistants et le non-respect par l’occupant (Israël, NDLR) du volet humanitaire de l’accord de cessez-le-feu (…) affecteront le déroulement normal de l’application de l’accord, y compris concernant les échanges des prisonniers », a-t-il également ajouté.

Un autre responsable du mouvement proche des négociations a précisé que le Hamas avait demandé l’intervention des médiateurs qataris et égyptiens pour « forcer l’occupation à adhérer à l’accord et à éviter de créer des crises », tandis que six otages doivent être libérés cette semaine, en principe trois jeudi et trois samedi.

Contacté au sujet de ces accusations, le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien chargé des affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a déclaré qu’il s’agissait d’une « fake news ».

« Depuis dimanche (26 janvier) et jusqu’à aujourd’hui à 13H00, 3 000 camions sont entrés à Gaza », a-t-il assuré.

De son côté, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui coordonne l’aide humanitaire, a déclaré ne pas avoir d’informations à ce sujet.

« Panser les blessures de nos frères »

Pendant ce temps, de nombreux Palestiniens déplacés par la guerre se rendent dans le nord de la bande de Gaza pour rentrer chez eux, à pied, dans des voitures surchargées ou assis à l’arrière d’un camion, le tout dans un paysage dévasté.

L’aide humanitaire a transité mercredi par le port égyptien d’al-Arish, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de l’accord, ont en outre indiqué un responsable turc et des sources égyptiennes.

Un navire turc est arrivé chargé de 871 tonnes d’aide humanitaire, avec notamment 300 générateurs, 20 cabines sanitaires mobiles, 10 460 tentes et 14 350 couvertures, selon un responsable turc.

« Nous sommes prêts à panser les blessures de nos frères et soeurs gazaouis et à répondre à leurs besoins temporaires en matière d’abris », a déclaré mercredi le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, sur X.

Une équipe du Croissant-Rouge égyptien a réceptionné l’aide avant de prendre les dispositions nécessaires à son acheminement vers la bande de Gaza, ont indiqué une source au port et deux sources du Croissant-Rouge égyptien.

La première phase du cessez-le-feu doit durer six semaines et permettre la libération de 33 otages retenus à Gaza contre quelque 1 900 Palestiniens détenus par Israël.

Sept otages israéliennes sont déjà rentrées chez elles, contre 290 Palestiniens. Israël a annoncé lundi que parmi les 26 otages restant à libérer pendant cette première phase, huit étaient morts.

Les modalités de la deuxième phase de l’accord, visant à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, doivent être négociées pendant la première phase en cours.

La dernière étape doit porter sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des derniers otages morts en captivité.

L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque, 87 sont toujours retenues en otages, et au moins 34 d’entre elles sont mortes, selon les autorités israéliennes.

L’offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait au moins 47 317 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.