Les dirigeants du G7 vont réaffirmer lundi en Allemagne leur unité face au terrorisme et aux foyers internationaux de crise, en clôture d’un sommet sur lequel plane l’ombre de la Russie, maintenue à l’écart pour son implication dans le conflit en Ukraine.
Le communiqué final de la réunion au château d’Elmau en Bavière (sud) devait reprendre à son compte, à l’adresse du président russe Vladimir Poutine, la fermeté des occidentaux, partisans de maintenir leurs sanctions contre Moscou, exprimée dimanche.
La chancelière allemande Angela Merkel a prédit «un signal d’unité» sur cette question. Au premier jour de la rencontre, le président américain Barack Obama et Mme Merkel avaient estimé que les sanctions devaient rester en place jusqu’à ce que la Russie «respecte la souveraineté ukrainienne».
La Maison Blanche a souligné un plein «accord» avec Berlin «sur le fait que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en oeuvre complète par la Russie des accords de Minsk», visant notamment à établir un cessez-le-feu, négociés en février par Mme Merkel et le président français François Hollande avec M. Poutine.
L’Ukraine et l’impasse des négociations entre la Grèce et ses créanciers internationaux pour éviter à Athènes un défaut de paiement ont largement éclipsé l’agenda officiel du G7, forum qui réunit les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada et le Japon.
La crise grecque est revenue lundi à la table des dirigeants, rejoints par la patronne du FMI Christine Lagarde.
Peu avant un entretien Hollande-Obama, la France a appelé les Etats-Unis à user de leur influence pour assouplir les exigences du FMI à l’égard d’Athènes. Barack Obama «peut être utile en disant au FMI : posez des conditions mais faites en sorte qu’elles soient raisonnables», a avancé une source diplomatique française.
La volatilité des changes engendrée par les incertitudes sur la Grèce a suscité un imbroglio autour de supposés propos de Barack Obama s’inquiétant de la vigueur du dollar, vite démentis par un responsable américain.
La dernière journée du sommet d’Elmau était en grande partie consacrée à la lutte contre le terrorisme et à l’aide au développement, avec six chefs d’Etat et de gouvernement du Moyen-Orient et d’Afrique.
Optimisme sur le climat
Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari était l’un des plus attendus. La lutte contre Boko Haram est sa priorité mais depuis sa prise de fonction fin mai, les attaques attribuées à la secte islamiste ont tué près d’une centaine de personnes.
M. Buhari devait s’entretenir séparément à la mi-journée avec François Hollande. La France, engagée au Mali avec 3.000 soldats, a encouragé ces derniers mois la coopération militaire engagée par le Nigeria avec ses voisins (Tchad, Niger, Cameroun) contre Boko Haram.
Le G7 devait aussi revenir sur la lutte contre les jihadistes de l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, en présence du Premier ministre irakien Haider al-Abadi.
Une rencontre de ce dernier avec Barack Obama était prévue pour aplanir les tensions entre Bagdad et Washington.
La coalition internationale menée par les Etats-Unis dont la stratégie est un «échec» selon M. al-Abadi soutient le plan irakien de reconquête des territoires perdus, mais réclame des réformes politiques à Bagdad. Un an après le début de l’offensive de l’EI, l’Irak est déchiré par les violences, les tensions interconfessionnelles et les tragédies humanitaires.
Les dirigeants du G7 ont repris leurs travaux lundi avec un débat sur le climat.
En pointe sur le sujet avec Angela Merkel, M. Hollande s’est dit satisfait du projet de communiqué qui doit fixer les objectifs du G7 en vue de la conférence de l’ONU (COP21) en décembre à Paris. «Pour le moment, le communiqué va dans le bon sens», a-t-il dit.
Les Européens veulent obtenir de leurs partenaires des engagements «ambitieux» de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de limitation du recours aux énergies fossiles. Mais le Japon et le Canada freinent. Un signal fort du G7 donnerait une impulsion aux discussions internationales préparatoires à la conférence de Paris.
AFP