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Le Conseil de l’Europe s’alarme du rejet par la Pologne de la convention d’Istanbul


Vendredi, environ deux mille personnes ont manifesté à Varsovie pour protester contre cette décision du gouvernement polonais. (Photo : AFP)

Le Conseil de l’Europe s’est alarmé dimanche de l’intention du gouvernement conservateur nationaliste polonais de dénoncer la convention d’Istanbul, ce qui marquerait « un important recul » dans la protection des femmes contre les violences sexistes.

« Quitter la convention d’Istanbul serait fortement regrettable et serait un important recul dans la protection des femmes contre la violence en Europe », s’est inquiété, dans une déclaration écrite Marija Pejčinović Burić, la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, une organisation paneuropéenne de défense des droits de l’Homme et de l’Etat de droit installée à Strasbourg.

Pejčinović Burić a jugé « alarmantes » les récentes déclarations de membres du gouvernement polonais sur l’intention de Varsovie de quitter ce traité adopté en 2011 par le Conseil de l’Europe (qui rassemble 47 pays). Ce texte connu sous le nom de « Convention d’Istanbul » est le premier outil supranational à fixer des normes juridiquement contraignantes en vue d’empêcher la violence de nature sexiste.

À l’époque où elle était gouvernée par une coalition centriste, la Pologne a signé en 2012 et ratifié trois ans plus tard cette convention. L’actuel ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, l’avait considérée à l’époque comme « une invention, une création féministe qui vise à justifier l’idéologie gay ». Il a affirmé samedi qu’il allait présenter lundi un document officiel demandant au ministère de la Famille de préparer la dénonciation du traité.

« S’il existe des idées fausses ou des malentendus à propos de la convention, nous sommes prêts à les clarifier dans le cadre d’un dialogue constructif », a quant à elle proposé la secrétaire générale du Conseil de l’Europe.

Vendredi, environ deux mille personnes ont manifesté à Varsovie pour protester contre cette décision du gouvernement polonais.

AFP