Après les violences du Nouvel An, le carnaval de Cologne s’est ouvert jeudi entouré d’un important dispositif de sécurité. La fréquentation s’annonce bien plus faible que les autres années.
« Dieu merci, nous n’avons eu jusqu’à présent aucun incident particulier », souffle le directeur des services de la ville, Guido Kahlen, lors d’un premier bilan de cette journée ouvrant une semaine de festivités. Pour cet événement,le plus populaire d’Allemagne avec la Fête de la bière de Munich, la sécurité constitue la priorité numéro un des autorités depuis la vague de violences et d’agressions sexuelles commises lors de la nuit de la Saint-Sylvestre.
Dans les rues du centre-ville, les gilets fluorescents des volontaires du service d’ordre de la ville sont bien visibles, au milieu des « Jecken » (les fous du carnaval, dans le dialecte rhénan). Les uniformes de la police également : quelque 2 500 policiers venus de toute l’Allemagne montent la garde, soit trois fois plus que l’an dernier. Une présence qui rassure les festivaliers, massés sur la place de la gare centrale, où ont eu lieu les incidents du 31 décembre.
« Une forme de protestation »
Mais ils sont tout de même bien moins nombreux à être descendus dans la rue que les années précédentes. « Il y a assurément moins de monde dehors que ce qu’on a pu observer ces dernières années », regrette Guido Kahlen, sans donner d’estimation chiffrée. Si le responsable attribue la baisse d’affluence au froid et à la pluie, certains y voient clairement une conséquence de la nuit du Nouvel An. « Nous sommes une ville accueillante mais la vie a un peu changé depuis la Saint-Sylvestre », reconnaît Bernd, 51 ans. « Il y a un peu de peur, je pense », lance Martin, 60 ans.
Ceux qui n’ont pas été refroidis par le 31 décembre ni par la pluie glaciale sont bien décidés à faire la fête et « à prendre du plaisir ». Pour certains, les violences du Nouvel An donnent même un motif supplémentaire de s’amuser. « Je ne veux pas que ceux qui ont agressé des femmes se sentent gagnants », explique par exemple Ramona, déguisée en super héroïne aux cheveux violets. « C’est une forme de protestation d’être ici ». Pour Sonja, 19 ans, étudiante à Cologne, « ce qu’il s’est passé ce soir-là, c’est vraiment pas cool, vraiment la m… mais rester chez soi, ce n’est pas la bonne réponse ».