Le Cap-Vert, où une élection présidentielle doit se dérouler dimanche, est un archipel lusophone d’Afrique de l’Ouest réputé pour sa stabilité politique et sa bonne gouvernance. Le Luxembourg compte près de 3000 résidents de nationalité cap-verdienne.
« Modèle de démocratie »
Le Cap-Vert est doté d’un régime semi-présidentiel dans lequel l’exécutif est dominé par le Premier ministre, le chef de l’Etat jouant davantage un rôle d’arbitre. Celui-ci désigne le Premier ministre en fonction du résultat des législatives et représente le pays à l’étranger.
Jorge Carlos Fonseca, du Mouvement pour la démocratie (MPD, libéral), a été élu au second tour de la présidentielle en août 2011 avec plus de 54% des voix. Candidat à sa propre succession, il est donné grand favori.
En mars 2016, son parti, le MPD, a repris le pouvoir après 15 ans dans l’opposition, en remportant les législatives avec 53,5% des voix face au Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV, socialiste). Les Etats-Unis ont salué un « modèle de démocratie en Afrique ».
Ancienne colonie portugaise
Colonisé par le Portugal au XVe siècle, le pays a proclamé son indépendance en juillet 1975, après onze années de « guerre de libération » menée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. L’archipel a d’abord connu un régime de parti unique, jusqu’en 1990, avant l’instauration du multipartisme et les premières élections démocratiques.
Une importante diaspora
Pays d’Afrique de l’Ouest (4.030 km2), le Cap-Vert est un archipel volcanique de neuf îles habitées de l’océan Atlantique, à 500 km au large des côtes sénégalaises. Le pays compte une importante diaspora, estimée à 700.000 Capverdiens (essentiellement aux Etats-Unis), soit plus que la population résidente qui s’élève à 520.500 habitants selon la Banque mondiale (2015).
Praia (75.000 habitants), capitale et centre administratif et commercial, est située sur l’île de Santiago, la plus grande île habitée de l’archipel.
Le tourisme, un secteur clé
L’île de Sal, au relief très plat, connue comme spot de sports nautiques, est aujourd’hui une destination balnéaire réputée. Santo Antao connaît une notoriété croissante parmi les randonneurs venus découvrir des paysages montagneux volcaniques. L’agriculture occupe la moitié de la population.
Mais le pays a peu de ressources propres, et sa production agricole ne couvre que 10% des besoins. Il est largement dépendant de l’aide internationale et tire aussi ses revenus des fonds envoyés par ses émigrés.
Le trafic de drogue, essentiellement de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud à destination de l’Europe, y a pris de l’ampleur ces dernières années. En atteste l’augmentation des saisies, pour lesquelles le Cap-Vert arrive en tête en Afrique de l’Ouest, devant la Gambie, le Nigeria et le Ghana, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
« La diva aux pieds nus »
La chanteuse Cesaria Evora, décédée en décembre 2011, a fait connaître au monde entier la morna, la musique du Cap-Vert. Elle n’hésitait pas à se produire sur scène sans chaussures, d’où son surnom de « diva aux pieds nus ».
Le grand public a découvert cette ancienne chanteuse des bars de Mindelo, sur l’île de Sao Vicente, en 1992, grâce à la parution de son troisième album, « Miss Perfumado » qui s’ouvrait avec le célèbre « Sodade ».
Le Quotidien / AFP
Notre reportage lors de la visite du Grand-Duc Henri au Cap-Vert, en mars 2015
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