Les autorités ont demandé à la population vivant dans cette région frontalière avec l’Inde de faire des provisions.
Le Cachemire pakistanais a appelé vendredi ses habitants à stocker de la nourriture «pour deux mois» et assuré renforcer l’approvisionnement des villages le long de la frontière de facto avec la partie de cette région contrôlée par l’Inde, en pleine flambée des tensions entre les deux voisins. Ces annonces interviennent alors que l’armée indienne fait état d’échanges de tirs nocturnes pour la huitième nuit consécutive entre les armées des deux puissances nucléaires le long de la Ligne de contrôle (LoC) qui divise sur 770 km la région disputée. «Des instructions ont été données» afin que les habitants fassent «des stocks de nourriture pour deux mois dans les 13 districts», a annoncé le Premier ministre du Cachemire pakistanais, Chaudhry Anwar-ul-Haq. Le gouvernement régional a également débloqué un «fonds d’urgence» d’un milliard de roupies, soit plus de trois millions d’euros, notamment pour assurer l’approvisionnement en «nourriture, médicaments et autres denrées de première nécessité», a-t-il poursuivi, s’adressant au Parlement local.
À Muzaffarabad, la grande ville du Cachemire pakistanais, des dizaines de manifestants se sont rassemblés à l’appel d’une coalition de partis cachemiris aux cris de «Mort à l’Inde!» et d’appels au «Jihad!». L’un des organisateurs, Farooq Rahmani, a dit que cette marche était «une démonstration de solidarité avec l’armée pakistanaise et une condamnation de l’armée indienne». «Si l’Inde fait preuve d’aventurisme, nous répondrons fermement», a-t-il ajouté. Une attaque ayant tué 26 civils le 22 avril au Cachemire indien fait redouter un embrasement entre les deux pays traditionnellement rivaux, nés en 1947 d’une douloureuse partition à la suite du départ du colonisateur britannique. New Delhi tient Islamabad pour responsable de cet attentat jamais revendiqué. Le Pakistan nie toute implication.