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« Le Brexit ne marche pas », fustige le maire de Londres


"La réalité est que la City est durement touchée par la perte de contrats et de talents", indique Sadiq Khan. (Photo by JUSTIN TALLIS / AFP)

Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, va appeler jeudi Downing Street à admettre les « dégâts immenses » causés par la sortie britannique de l’Union européenne et à reconnaître que « le Brexit ne fonctionne pas ».

« Après deux ans de déni et d’évitement, nous devons maintenant affronter la dure vérité: le Brexit ne fonctionne pas », va déclarer cet opposant de longue date à la sortie de l’UE dans un discours dont l’AFP a obtenu des extraits.

Le Brexit « a affaibli notre économie, fracturé notre union et terni notre réputation », doit-il argumenter lors d’une allocution prévue à Mansion House, la résidence officielle du lord-maire de la City of London, coeur financier de la capitale et du pays.

« Je ne peux tout simplement pas garder le silence sur les dégâts immenses causés par le Brexit », dénonce Sadiq Khan, selon les extraits de son discours transmis à l’AFP.

Mais « ce n’est pas irréparable », juge-t-il. « Nous avons besoin d’un plus grand alignement avec nos voisins européens – un changement par rapport à ce Brexit extrême et dur », ce qui signifie notamment « un débat pragmatique sur les avantages de faire partie de l’union douanière et du marché unique », explique-t-il.

La City « durement touchée »

Cette critique, qui vise le gouvernement, tranche aussi avec la position officielle de l’opposition travailliste dont le chef, Keir Starmer, lui aussi opposant au Brexit, a promis qu’il embrasserait la volonté exprimée par les électeurs de « reprendre le contrôle ». Keir Starmer clame que les travaillistes peuvent résoudre les problèmes de l’accord de sortie de l’UE et « faire fonctionner le Brexit ».

Selon le maire de Londres, « personne ne veut voir un retour à la division et à l’impasse qui ont dominé notre corps politique pendant cinq longues années ».

Mais « la réalité est que la City », le puissant centre financier londonien, « est durement touchée par la perte de contrats et de talents », au profit d’autres places européennes comme Paris ou Amsterdam, souligne-t-il.

Le soutien au Brexit n’a jamais été aussi faible Outre-manche: moins d’un tiers des Britanniques estiment que c’était la bonne décision, d’après un sondage en novembre de l’institut YouGov.