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Le bisphénol A reconnu perturbateur endocrinien par une agence européenne


Le bisphénol A (BPA), utilisé notamment dans l'industrie du plastique, était déjà présent sur cette liste des "substances extrêmement préoccupantes" pour sa toxicité sur le système reproductif. (photo AFP)

L’Agence européenne des produits chimiques, l’ECHA, a annoncé reconnaître que le bisphénol A, déjà présent sur sa liste des « substances extrêmement préoccupantes », est un perturbateur endocrinien.

Le comité chargé de ce dossier « s’est accordé à l’unanimité sur le fait que le bisphénol A est un perturbateur endocrinien », a déclaré vendredi dans un communiqué cette agence, qui a son siège à Helsinki.

Le bisphénol A (BPA), utilisé notamment dans l’industrie du plastique, était déjà présent sur cette liste des « substances extrêmement préoccupantes » pour sa toxicité sur le système reproductif.

L’ECHA reconnaît désormais qu’elle a aussi des caractéristiques des perturbateurs endocriniens (PE), ces substances nocives pour le fonctionnement hormonal que l’on retrouve dans de nombreux produits de la vie courante (jouets, peintures, cosmétiques, contenants alimentaires, etc.).

La demande avait été faite auprès de l’ECHA par la France, un des pays les plus restrictifs dans l’utilisation du bisphénol A. Outre l’interdiction au niveau européen d’introduire la substance dans les biberons ou les tickets de caisse, Paris l’a écarté de tous les emballages alimentaires.

Le ministère français de la Transition écologique a d’ailleurs diffusé un communiqué saluant la décision de l’ECHA.

Il s’agit d’une « première étape », selon l’expression d’Alice Bernard, de l’ONG de défense de l’environnement ClientEarth. « D’un point de vue symbolique, c’est une grosse avancée », s’est-elle félicitée.

Cette nouvelle mise au point de l’ECHA sur le bisphénol A « ouvre la possibilité d’en limiter l’usage, en conditionnant son utilisation à l’octroi d’une autorisation temporaire et renouvelable », explique de son côté l’Anses, l’agence française de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui a porté le dossier à l’ECHA au nom de la France.

Cela pourrait aussi à terme déboucher sur de nouvelles restrictions dans l’utilisation du BPA dans les produits vendus sur le marché de l’UE, a noté Alice Bernard.

Mme Bernard a rappelé que « les lobbies du plastique avaient attaqué la première décision » de l’ECHA qualifiant le bisphénol A de « substance extrêmement préoccupante » devant la Cour de justice de l’UE et elle s’attend à « ce qu’ils s’attaquent à cette nouvelle décision ».

Le Quotidien / AFP