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L’avocat de l’ex-vice-président catalan balaye l’accusation de rébellion


L'ancien vice-président catalan Oriol Junqueras est le principal accusé au procès des indépendantistes à Madrid. (Photo AFP)

L’avocat de l’ancien vice-président catalan Oriol Junqueras, principal accusé au procès des indépendantistes à Madrid, a assuré mardi que son client n’avait commis aucun délit de rébellion mais seulement un possible délit de désobéissance qui n’implique pas de peine de prison.

Le procès historique de douze indépendantistes catalans pour leur implication dans la tentative de sécession de la Catalogne d’octobre 2017 doit s’achever mercredi après quatre mois d’audience.

Oriol Junqueras, vice-président de la région au moment des faits, y est le principal accusé. Le parquet a requis à son encontre 25 ans de prison pour détournement de fonds et rébellion, un délit controversé impliquant un soulèvement violent.

Une « confusion entre désobéissance et rébellion »

S’exprimant lors de l’avant-dernière audience du procès, Me Andreu Van den Eynde – qui défend M. Junqueras et l’ex-« ministre » catalan des Affaires étrangères Raul Romeva – s’est efforcé de démonter la thèse du parquet, en lui reprochant de « confondre la désobéissance avec la rébellion ». « Tout est exagération, tout est bruit » et cela « se manifeste dans le vocabulaire que j’ai noté tout au long du procès », a-t-il dit, en reprochant au parquet d’avoir parlé de « barricades », « boucliers humains », « regards de haine » ou « dévastation »… « C’est le discours de l’accusation: parti pris et exagération et cela lui enlève toute crédibilité », a-t-il déclaré.

Assurant qu’il n’y avait eu ni soulèvement ni violence ni armes, il a rejeté le délit de rébellion et plaidé que « la désobéissance était le véritable thème de discussion du procès ». La désobéissance est punie d’une amende et d’une peine d’inéligibilité de trois ans, mais pas de peine de prison.

Rappelant que la police avait usé de la violence pour empêcher le référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017, interdit par la justice, l’avocat a reconnu que quelques manifestants s’étaient confrontés aux forces de l’ordre. Mais il a assuré que « cette violence prétendue, ces actes que l’on compte sur les doigts d’une seule main, étaient déconnectés de la dynamique » et « du comportement de mes clients » qui « rejettent toute forme de violence ».

L’avocat a terminé son intervention en adoptant un ton politique, appelant à « surmonter la crise » en Catalogne. « Nous sommes là, avec la main tendue, pour résoudre ce conflit », a-t-il dit, en souhaitant que le jugement – attendu à l’automne – y contribue.

LQ / AFP