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L’Arménie et l’Azerbaïdjan s’accusent de tirs à la frontière


Les tensions, déjà vives, ont redoublé lorsque Bakou a annoncé le 23 avril avoir installé un premier point de contrôle routier à l'entrée du corridor de Latchine, à la frontière. (Photo AFP)

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement jeudi de tirs à la frontière entre les deux pays du Caucase, au moment où les efforts internationaux s’intensifient pour pacifier les relations entre Bakou et Erevan qui se disputent depuis une trentaine d’années la région du Nagorny Karabakh.

« Les forces azerbaïdjanaises procèdent aux tirs d’artillerie et de mortier sur les positions arméniennes situées dans la région de Sotk », dans l’est de l’Arménie, a affirmé le ministère arménien de la Défense dans un communiqué.

Trois militaires arméniens ont été blessés à l’issue de ces tirs, a-t-il indiqué, en précisant que les forces arméniennes prenaient des « mesures de défense appropriées ».

Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a accusé l’Arménie de tirer avec des « armes de gros calibre » sur les positions azerbaïdjanaises à la frontière, en dénonçant une « provocation ».

Une nouvelle rencontre dimanche à Bruxelles

« Malgré les avertissements sur la nécessité de mettre fin aux provocations (…), la partie arménienne a de nouveau violé le régime du cessez-le-feu », a assuré le ministère dans un communiqué, en affirmant qu’un militaire azerbaïdjanais a été blessé dans les tirs arméniens mercredi soir et que les « tirs au mortier » se poursuivaient jeudi matin.

Cet incident intervient alors que des membres de la communauté internationale s’efforcent de faire baisser les tensions entre les deux voisins et relancer les négociations de paix.

Les dirigeants d’Arménie et d’Azerbaïdjan, Nikol Pachinian et Ilham Aliev, vont ainsi se rencontrer dimanche à Bruxelles, selon l’Union européenne qui va parrainer la rencontre, après d’intenses discussions menées pendant quatre jours début mai à Washington entre les délégations arménienne et azerbaïdjanaise sous les auspices des Etats-Unis.

Des « progrès tangibles »

Selon Washington, des « progrès tangibles » ont été faits lors de ces discussions et un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est désormais « en vue ».

Les deux pays du Caucase se sont affrontés lors de deux guerres au début des années 1990 et en 2020 pour le contrôle du Nagorny Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d’Arméniens qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan il y a plus de trois décennies.

Les tensions, déjà vives, ont redoublé lorsque Bakou a annoncé le 23 avril avoir installé un premier point de contrôle routier à l’entrée du corridor de Latchine, seul axe reliant l’Arménie à l’enclave séparatiste, déjà soumise à un blocus de plusieurs mois qui a provoqué des pénuries et coupures de courant.