Les lanceurs d’alerte disposent désormais d’une nouvelle plateforme sécurisée en ligne, ont annoncé mardi douze députés du groupe des Verts au Parlement européen. Ceci afin de communiquer des informations d’intérêt public de manière confidentielle.
Au lendemain du verdict rendu dans le procès des lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks, le gendarme allemand des marchés financiers, le Bafin, avait annoncé début juillet la création d’une plateforme dédiée à ces employés qui agissent dans l’intérêt général.
Sur le même principe de discrétion et de protection des sources, une nouvelle plateforme en ligne est portée par les eurodéputés Verts. « Nous ne saurons pas qui présente les informations » et « nous n’aurons pas le moyen de le savoir », a insisté le Belge Philippe Lamberts, président des écologistes européens lors d’une conférence de presse. « Nous espérons aider ainsi les lanceurs d’alerte à être mieux protégés. »
La plateforme, baptisée EUleaks, passera par le réseau Tor qui permet de naviguer anonymement sur internet. Les informations transmises seront exploitées par ces douze députés -parmi lesquels Eva Joly- qui disposent selon Philippe Lamberts de l’ « expertise » et du « savoir-faire nécessaire ».
En attendant un statut clair ?
« Si on m’envoie des informations, je serai suffisamment ferme vis-à-vis des institutions concernées », a d’ores et déjà promis l’Allemand Sven Giegold. « Le document doit-il être rendu public ? Transmis au Parlement européen ? Ce sont les Verts qui se chargeront de ce travail », a ajouté l’Espagnol Ernest Urtasun. L’Autrichien Michel Reimon a pour sa part souligné qu’il n’était pas question d’ « entrer en concurrence avec les journalistes » : « Nous travaillerons bien sûr avec les journalistes de la manière la plus ouverte et large possible », a-t-il assuré.
Le statut de lanceurs d’alerte reste flou en Europe et les institutions européennes hésitent à s’emparer de cette question sensible.
Le lancement de cette plateforme a été annoncé quelques minutes après l’audition de plusieurs journalistes ayant travaillé sur les « Panama Papers » par une commission parlementaire chargée d’enquêter sur ces révélations concernant le recours massif à des sociétés offshore dans un but d’évasion fiscale.
Le Quotidien/AFP