Un projet international baptisé EndTB sera lancé le 1er avril par plusieurs grandes organisations médicales pour combattre les formes multi-résistantes de la tuberculose, de plus en plus répandues dans le monde, selon l’association Médecins sans frontières (MSF).
Les traitements actuels, dont le vaccin, ne sont pas forcément adaptés aux patients atteints de tuberculose multi-résistante. D’où le projet commun de plusieurs organisations médicales. (Photos illustration AFP)
Au terme du projet qui doit durer quatre ans, 2 600 patients atteints de tuberculose multi-résistante dans 16 pays à faibles ou moyens revenus pourront bénéficier des deux seuls nouveaux médicaments contre la tuberculose mis au point ces 50 dernières années.
Il s’agit de la bédaquiline (commercialisée sous la marque Sirturo des laboratoires Janssen) et du délamanide (du laboratoire Otsuka), précise un communiqué signé conjointement par MSF, Unitaid (une organisation mondiale de santé qui lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme) Partners in Health (organisme engagé dans l’amélioration de la santé des plus pauvres) et IRD, une organisation basée à Dubaï.
Un essai clinique sera également mené sur plus de 600 patients atteints de tuberculose multi-résistante « afin de tester de nouvelles combinaisons thérapeutiques » permettant « des traitements plus courts et mieux tolérés que les traitements actuels ».
Le communiqué souligne que des résultats « encourageants » ont déjà été obtenus en Arménie où la bédaquiline a été donnée à des patients atteints de tuberculose multi-résistante dans le cadre d’un projet soutenu par MSF. 85% des patients traités ne présentaient plus de bacille de la tuberculose dans leurs crachats au bout de six mois.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 500 000 des 9 millions de nouveaux cas de tuberculose enregistrés dans le monde chaque année sont dus à des souches multirésistantes à l’isoniazide et à la rifampicine (les antibiotiques de premier recours contre la tuberculose), mais la proportion peut atteindre 20% des patients déjà traités. Sur ces 500 000 personnes, environ 10% présentent une forme ultra-résistante, c’est-à-dire ne répondant plus aux médicaments de deuxième ligne.
Chez ces derniers, les traitements sont très longs et entrainent des effets secondaires graves, mais ne donnent des résultats positifs que dans 20% des cas, contre 50% dans les cas de tuberculose multi-résistante. « Aujourd’hui, nous avons la possibilité de prendre le dessus sur la tuberculose à condition d’agir rapidement et de fixer le cadre qui permettra d’utiliser les nouveaux médicaments de la façon la plus efficace et la plus adaptée », relève le Dr Michael Rich de Partners in Health.
AFP