L’Allemagne a été appelée jeudi par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à respecter son engagement d’augmenter ses dépenses de défense, demeurées inchangées en 2018.
« J’attends de tous les alliés, y compris l’Allemagne, qu’ils tiennent leurs promesses », a-t-il averti au cours d’une conférence de presse organisée pour la présentation du rapport annuel sur les dépenses de défense des membres de l’Alliance. Tous les alliés se sont engagés à porter leurs dépenses de défense à 2% de leur PIB d’ici à 2024, mais l’Allemagne traîne.
Le président américain, Donald Trump, dénonce ce qu’il considère comme de la mauvaise volonté et, au dernier sommet de l’Alliance en juillet 2018, il avait jeté un froid en accusant l’Allemagne de débourser des milliards pour des achats de gaz et de pétrole à la Russie au lieu de contribuer aux dépenses de défense.
L’Allemagne a prévu de consacrer 1,5% de son PIB aux dépenses militaires en 2025, mais elles sont restées inchangées à 1,23% du PIB en 2017 et 2018, révèle le rapport publié trois semaines avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN le 4 avril à Washington pour le 70e anniversaire de l’Alliance.
7 des 29 pays de l’OTAN dépassent la barre des 2% du PIB
« Je m’attends à plus. Je m’attends à d’autres augmentations », a lancé Jens Stoltenberg, insistant sur la promesse du gouvernement fédéral d’augmenter ses dépenses liées à la Défense de 80% entre 2014 et 2024. Mais selon le Spiegel, le ministre des Finances Olaf Scholz (SPD) veut consacrer 44,7 milliards d’euros à la Défense pour 2020, soit 2,5 milliards d’euros de moins que prévu. « Cela signifie qu’il est très vraisemblable que l’Allemagne n’atteindra pas l’objectif pour 2024 », estime Ulrike Franke, un analyste de l’European Council on Foreign Relations.
Les limites pour les dépenses militaires divisent la coalition gouvernementale en Allemagne. « Les économies dans le budget de la défense sont inacceptables », s’est insurgé le porte-parole du parti conservateur CDU pour la Défense, Henning Otte (CDU), cité par « Focus Online ». Mais la pression exercée par le président américain est critiquée en Allemagne.
Le gouvernement fédéral est responsable devant les contribuables. Il n’est pas soumis aux exigences du gouvernement américain, s’est insurgé Alexander Neu (Die Linke – gauche radicale). Sept des 29 pays de l’OTAN ont atteint ou dépassé la barre des 2% en 2018 : les États-Unis (3,39 %), la Grèce (2,22 %), le Royaume-Uni (2,15 %), l’Estonie (2,07 %), la Pologne (2,05 %), la Lettonie (2,03 %) et la Lituanie (2%). La France est à 1,82% et assure être en mesure d’atteindre les 2% en 2025.
AFP