Donald Trump, qui n’a pas fait de visite officielle en Allemagne depuis son élection en 2016 et projette de construire un mur entre son pays et le Mexique, a lui salué samedi en l’Allemagne « un des plus précieux alliés » des Etats-Unis.
Mais du contentieux au sujet des dépenses militaires à celui concernant le commerce, les relations entre l’Allemagne et les Etats-Unis n’ont jamais été aussi tendues dans la période d’après-guerre que depuis l’élection de Donald Trump.
Au-delà, l’actuel chef de l’Etat américain a critiqué à plusieurs reprise l’Union européenne.
Le président français Emmanuel Macron s’est ainsi lui aussi cette semaine inquiété que « pour la première fois, nous avons un président américain (Donald Trump) qui ne partage pas l’idée du projet européen ».
Le président allemand a aussi délivré des messages à la Nation allemande lors de cette célébration, dans un enthousiasme mesuré, de la fin du « rideau de fer ».
M. Steinmeier a déploré que « de nouveaux murs (aient) été construits dans tout le pays: des murs de frustration, des murs de colère et de haine ».
L’Allemagne est en effet loin d’afficher le même optimisme qu’il y a 30 ans.
La fracture politique et économique entre l’Est et l’Ouest du pays, plus riche, reste d’une brûlante actualité, en particulier avec le succès de l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans l’ex-RDA communiste, où de nombreux habitants se sentent traités comme des citoyens de seconde classe.
Les coups de pioche dans cet édifice de béton de plus de 150 km de long avaient marqué la fin d’un monde coupé en deux et fait à l’époque espérer une longue ère de détente et d’unité, voire la « fin de l’Histoire ».
Ces espoirs se sont aujourd’hui dissipés, avec un parfum de résurgence de la Guerre froide entre Occidentaux d’une part, Russie et Chinois de l’autre.
Défense de la démocratie
Même entre les anciens alliés à l’Ouest, les sujets de friction se multiplient. Emmanuel Macron a jeté un pavé dans la mare diplomatique en diagnostiquant que l’Otan était « en état de mort cérébrale », s’attirant une réplique inhabituellement acide de Mme Merkel, contestant la vision « radicale » de M. Macron.
Les deux dirigeants se retrouveront dimanche soir à Berlin pour un dîner informel en présence d’acteurs de la chute du Mur.
La chancelière allemande a elle aussi appelé samedi l’Europe à défendre ses valeurs fondamentales comme « la démocratie et la liberté » face aux contestations grandissantes.
Certains pays d’Europe de l’Est comme la Hongrie ou la Pologne, pourtant pionniers dans la contestation de la dictature communiste dans les années 1980, se voient aujourd’hui accusés par l’Union européenne de ne pas respecter pleinement l’Etat de droit.
Sur une note plus joyeuse, des supporteurs du club berlinois de football berlinois Hertha ont eux symboliquement abattu un « Mur » de carton dressé sur la pelouse avant le coup d’envoi d’une rencontre de championnat face à Leipzig.
AFP