La responsabilité de retrouver les proches de quelque 500 mineurs migrants encore seuls après avoir été séparés de leurs parents au nom d’une politique de « tolérance zéro » revient entièrement à l’administration Trump, a martelé un juge américain.
« La réalité est que pour chaque parent qu’on ne localisera pas, un enfant deviendra orphelin et c’est à 100% la responsabilité de l’administration Trump », a dénoncé vendredi le juge fédéral Dana Sabraw, qui avait ordonné il y a plus d’un mois de rassembler ces familles.
Selon les chiffres du gouvernement présentés au tribunal jeudi, 410 des 572 enfants migrants encore sous tutelle des autorités ont des parents -ou des proches- qui se trouvent hors des Etats-Unis. « Nombre de ces parents ont été expulsés du pays sans leur enfant. Tout cela est le résultat des séparations menées par le gouvernement puis de son incapacité et échec à suivre leur piste et à les réunir », a lancé Dana Sabraw lors d’une conférence téléphonique depuis son bureau à San Diego, en Californie, d’après des médias américains.
13 parents retrouvés sur 572
Le magistrat a ordonné que le gouvernement désigne un responsable pour la « mission considérable » de retrouver les adultes. Pour l’instant, seuls 13 parents ont été localisés. De son côté, le gouvernement a demandé jeudi à ce que la grande organisation de défense des droits civiques, ACLU, utilise « ses moyens considérables et leur réseau de cabinets juridiques, ONG, volontaires et autres », pour retrouver les parents expulsés.
L’ACLU, qui a lancé des poursuites contre l’administration Trump pour ces séparations, a confirmé qu’elle aiderait mais que c’était au « gouvernement de porter la charge ultime de retrouver les parents ». Le gouvernement affirme qu’il a tenu ce délai mais que les enfants restant sous sa tutelle n’ont pas pu être rendus soit parce que les liens familiaux n’ont pas pu être confirmés, ou que l’adulte a un casier judiciaire, une maladie contagieuse, ou n’a pas pu être localisé.
Entre début mai et fin juin, plus de 2 500 enfants ont été séparés de leurs familles après avoir franchi illégalement la frontière. Face au scandale, Donald Trump a fait marche arrière fin juin. Depuis, près de 1 500 familles ont été réunies.
Le Quotidien/AFP